En France, les musées et lieux d’exposition ont été fermés le 30 octobre avec l’instauration du deuxième confinement, soit exactement depuis 95 jours aujourd’hui. Une éternité. Avec une circulation toujours très active du virus et l’annonce vendredi par le Premier ministre de nouvelles mesures, dont la fermeture des centres commerciaux de plus de 20 000 m2, la perspective d’une réouverture semble tout sauf proche.
Pour faire bouger les choses, un collectif d’amoureux de la culture, dans une tribune au Monde, a appelé samedi le gouvernement à permettre aux musées de rouvrir, eux qui « sont sans doute les lieux où les interactions humaines et les risques de contamination sont les moins avérés ». Au-delà, c’est aussi tout le monde des arts visuels qui se sent abandonné sur le bord de la route. Pascal Neveux, président du Cipac, a interpellé la ministre de la Culture le 15 janvier : « Alors que l’ensemble de notre filière ne demande qu’à être mobilisé et sollicité pour relever à vos côtés les nombreux défis auxquels nous devons aujourd’hui faire face, nous sommes systématiquement passés sous silence. Pas un mot, pas une parole, à l’occasion des différentes allocutions et prises de paroles du gouvernement à destination de notre secteur, des artistes plasticiens, des professionnels qui sont particulièrement précarisés aujourd’hui ». Dans ce numéro, ce sont près de trois cents professionnels de l’art contemporain qui demandent des mesures d’urgence pour aider les artistes (lire page 7) dans une mobilisation salutaire.
Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, c’est au moment où il n’accueille plus de visiteurs depuis trois mois, que le Centre Pompidou a annoncé le 25 janvier sa prochaine… fermeture. Les travaux visant à totalement rénover son bâtiment s’étaleront sur trois à quatre ans, pendant lesquels il n’accueillera plus aucun visiteur. Même si ces opérations sont indispensables, on peut légitimement estimer qu’une fermeture partielle aurait été plus appropriée, pour les artistes, pour le public. Certes, cela aurait occasionné un coût supplémentaire, mais la culture n’a pas de prix.