Fondée à Johannesburg en 1966 et reprise par Liza Essers en 2008, Goodman Gallery est l’une des galeries les plus anciennes et les plus importantes du continent. Elle est installée dans le pays africain qui possède la scène la plus développée en matière d’art contemporain. L’une de ses singularités, comme quelques autres galeries internationales, est de réserver une place particulière à la formation des collectionneurs et à la recherche autour des artistes avec lesquels elle travaille.
Depuis une dizaine d’années, la galerie s’intéresse particulièrement à la situation de l’art en Afrique du Nord. Originaire d’Algérie et de Libye, Liza Essers, dont la mère était une réfugiée libyenne, entretient une proximité personnelle avec la région. Pour elle, la vision d’un continent séparé entre l’Afrique du Nord et l’Afrique sub-saharienne résulte des divisions coloniales. « En tant que continent, nous devons absolument entretenir des liens entre le Nord et le Sud. 1-54 est une formidable opportunité de développer ce discours. » C'est la raison pour laquelle, lors de la foire, Goodman Gallery montrera des artistes de différents pays : le Zimbabwéen Misheck Masamvu, le Sud-Africain William Kentridge, l’Algérien Mounir Fatmi, ou encore l’Iranienne Shirin Neshat. Une dimension assez fortement politique devrait se dégager de cet ensemble.
La galerie participe à Cape Town Art Fair, à Joburg Art Fair et retournera probablement cette année à Art X Lagos. Outre les rencontres classiques avec de nouveaux col- lectionneurs sur place, Liza Essers espère de 1-54 un esprit un peu différent de celui des grandes foires internationales auxquelles la galerie participe déjà en Europe et en Amérique du Nord. « La scène artistique de Marrakech constitue un véritable carrefour pour toute la région. À Lagos, en novembre, j’ai été très impressionnée par les œuvres, ainsi que par la qualité des échanges avec des commissaires, des critiques et des écrivains ; c’est une foire un peu moins contemporaine, plus moderne, mais très stimulante. J’attends aussi cela de 1-54 : un regard sur la situation de l’art aujourd’hui qui diffère des approches historiques connues. J’espère que nos deux programmes d’expositions en cours à la galerie pourront s’enrichir de nos rencontres avec de jeunes galeries et des intellectuels pour remettre en cause les anciennes visions du monde. Il en est grand temps ! »
Goodman Gallery, 163 Jan Smuts Avenue, Parkwood, Johannesburg, 2193 et 3rd Floor, Fairweather House, 176 Sir Lowry Rd, Woodstock, Le Cap, Afrique du Sud