Le 1er juillet, des activistes du collectif PAIN, associés à AIDES, ont brandi à Paris devant la pyramide du Louvre banderoles et affiches, demandant au musée de « débaptiser l’aile Sackler ». Douze salles des antiquités orientales portent le nom de la famille, grand mécène des arts pointé du doigt dans la crise des opioïdes qui sévit outre-Atlantique. À l’origine de sa fortune, l’OxyContin, médicament antidouleur hautement addictif, est accusé d’avoir fait basculer dans la consommation d’héroïne des populations entières et causé la mort par overdose de plus de 200 000 personnes depuis vingt ans.
Des actions comparables ont conduit le Solomon R. Guggenheim Museum à New York, la Tate ou la National Portrait Gallery de Londres à renoncer à des donations sous la pression de l’opinion publique. « Nous avons commencé à manifester à New York, notre voix a été entendue. La crise sanitaire américaine est en train de gagner l’Europe. Un musée aussi important [que le Louvre] ne peut pas rester indifférent », nous a confié la photographe Nan Goldin, porte-parole du collectif PAIN. À la fin de la manifestation, elle devait être reçue par des responsables du musée.