La crise sanitaire du coronavirus a tout emporté avec elle, comme un immense tsunami. Sur le marché de l’art mondial, elle a conduit au report à l’année prochaine d’un nombre phénoménal de foires internationales, d’Art Basel Hong Kong au Salon du dessin et à Drawing Now, d’Art Paris Art Fair à Art Brussels et artmonte-carlo, jusqu’à la première édition de Paris Photo New York. Au cours de ce premier semestre n’ont guère résistés que les événements organisés juste avant que les gouvernements ne prennent la mesure de la pandémie, soit Arco à Madrid – dont la halle a par la suite été transformée en hôpital de campagne pour soigner les malades atteints du Covid-19 –, l’Armory Show à New York et la Tefaf Maastricht, qui a fermé ses portes prématurément face à la propagation du virus.
Alors que les foires sont peu à peu devenues indispensables pour l’économie de nombreuses galeries, ces pertes de chiffres d’affaires sont venues s’additionner à une activité au point mort du fait d’un confinement généralisé. Dans ce contexte, et en espérant qu’une activité, même réduite, sera possible, la rentrée de septembre sera stratégique – et c’est un euphémisme – pour nombre d’enseignes. Elle le sera d’autant plus que s’annonce une certaine forme d’embouteillage, avec trois des plus importantes foires d’art moderne et contemporain mondiales se succédant en six semaines : Art Basel (18-20 septembre), Frieze London (8-11 octobre) et la FIAC à Paris (22-25 octobre). Considérée comme le baromètre du marché de l’art, la foire suisse devait fêter en grande pompe son cinquantième anniversaire ce mois de juin. L’annulation de son édition de Hongkong en mars et la fragilisation du salon d’horlogerie et de la bijouterie Baselworld (lui aussi annulé en 2020) organisé par MCH, holding d’Art Basel, rendent d’autant plus importante la tenue de la foire de Bâle en septembre. À côté des galeries et artistes, elle le sera aussi pour le milieu de l’art dans son ensemble qui a hâte de pouvoir enfin se retrouver.