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Patrimoine
Analyse

Le trafic des antiquités serait surévalué selon une nouvelle enquête

L’association américaine sans but lucratif RAND estime que le commerce illicite des antiquités est moins étendu et organisé qu’il n’y paraît.

Riah Pryor
31 juillet 2020
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Un nouveau rapport affirme que l’ampleur et l’organisation du commerce illicite des antiquités ont été exagérées. Publiée fin mai par l’organisation à but non lucratif basée aux États-Unis RAND (qui est en partie financée par des agences gouvernementales américaines), l’enquête suggère que la dimension réelle du marché illicite des antiquités pourrait être « beaucoup plus petite » que ce qui est régulièrement rapporté.

Palmyre en 2008, avant sa destruction par l’EI. Photo : Wikipedia D.R.

De façon certainement plus polémique, le rapport affirme qu’« alimenter cette déconnexion entre [la réalité des] pillages signalés et les marchés supposés pour ces pièces repose sur le fait que les blogueurs, les journalistes et les groupes de défense, bien que produisant souvent des recherches de haute qualité, ont tendance à adopter des titres à sensation et des assertions qui attirent l’attention sur ces questions et celle des lecteurs sur leurs pages et leurs sites Internet ». L’étude suggère également que les allégations de liens entre les réseaux de trafic d’armes et ceux d’antiquités découlent en grande partie des témoignages faits pendant la guerre en Irak par Matthew Bogdanos, colonel de réserve du Corps des Marines des États-Unis. Mais il n’existerait que peu de preuves d’un tel lien sur les plates-formes en ligne étudiées dans le cadre de cette enquête.

L'OCCIDENT N’EST PAS TOUJOURS LE TERRITOIRE VISÉ POUR CES OBJETS PILLÉS

Le rapport conclut que l’Occident n’est pas toujours le territoire visé pour ces objets pillés et que la structure du marché « s’adapte souvent pour correspondre au contexte, de façon opportuniste ». Les recherches se sont appuyées sur des entretiens avec des informateurs, des données en open source (y compris des résultats de ventes aux enchères et des données provenant de marchands) et d’échanges avec des experts. Les acteurs du marché des antiquités n’ont pas tardé à approuver ces conclusions. Vincent Feeling, président de l'International Association of Dealers in Ancient Art (IADAA), a ainsi déclaré que « le rapport confirme tout ce que nous disons depuis des années, y compris à propos de qui est responsable de l’image trompeuse donnée [de ce marché illicite, NDLR] et pourquoi ».

Le Colonel Matthew Bogdanos (à gauche) et le leader de l’opposition irakienne Ahmed Chalabi au musée national irakien en 2003. © AP. Photo : Samir Mizban

D’autres soutiennent que le débat sur l’ampleur de ce commerce illicite existe depuis longtemps. « Le rapport est satisfaisant dans ses principales conclusions, bien qu’elles ne [confirment] que ce que de nombreux spécialistes disent depuis un certain temps », a déclaré Peter Campbell, un archéologue maritime spécialiste du trafic des antiquités.

« En l’absence de vision mondiale, nous nous retrouvons avec des instantanés, et ceux que nous avons devraient déstabiliser tout homme politique, explique Tess Davis, directrice exécutive de l’Antiquities Coalition, une association non gouvernementale qui lutte contre le pillage et le trafic des antiquités. S’il reste important d’arriver à estimer le volume exact de ce trafic, nous ne devons pas assimiler la valeur marchande au préjudice. Les dommages dépassent en effet de loin [le prix] de ce qui a été volé. Selon les estimations les plus prudentes, les profits retirés du racket culturel par l’État islamique (EI) auraient permis de financer des dizaines de milliers d’armes. Chaque dollar versé par des acheteurs américains aux terroristes de l’EI est un dollar de trop. »

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