Depuis la fin mars 2020, le coronavirus a contraint à l’annulation de toutes les foires d’art de New York. L’une d’entre elles fait un retour prudent du 5 au 9 mai : Frieze New York, le premier salon physique organisé dans un lieu unique se tenant dans la ville américaine depuis l’Armory en 2020.
La foire a abandonné Randall’s Island – un lieu difficile d’accès qui pénalisait le salon – pour s’installer à The Shed, une institution culturelle à but non lucratif située dans le quartier des Hudson Yards à Manhattan. « The Shed a été conçu pour être flexible, tant du point de vue de son architecture que de sa programmation, ce qui en fait le meilleur partenaire pour cette année », affirme Rebecca Ann Siegel, directrice de Frieze pour les Amériques et pour le contenu.
LA FOIRE COMPTE CETTE FOIS UN PEU PLUS DE 60 EXPOSANTS – POUR LA PLUPART BASÉS AUX ÉTATS-UNIS
La foire compte cette fois un peu plus de 60 exposants – pour la plupart basés aux États-Unis –, en baisse par rapport aux 190 galeries habituelles. Les mesures sanitaires seront strictes : tous les visiteurs devront présenter un test négatif récent au Covid-19 ou la preuve d’une vaccination complète. En outre, une équipe sera chargée de contrôler les visiteurs sur place pendant toute la durée du salon. Le prix d’entrée ne sera pas bon marché : les billets de preview (265 dollars) sont déjà épuisés et les tickets pour la foire sont vendus au tarif de 80 à 90 dollars par personne.
Le secteur Frame est de retour, avec des expositions personnelles d’artistes émergents présentés par des galeries qui ont moins de dix ans. « C’est incroyable, vous êtes sur un pied d’égalité avec des galeries plus établies, vous n’êtes pas laissé dans votre coin », se réjouit Sam Gordon, cofondateur de Gordon Robichaux (New York), qui a participé à Frame en 2019, et qui présentera cette année des œuvres de l’artiste new-yorkais Otis Houston Jr. « Beaucoup d’entre nous ne pensaient pas que [Frieze] aurait bien lieu [cette année], mais c’est parti, affirme le galeriste. Les collectionneurs semblent excités, ça les démange presque de revenir ».
Le galeriste Sean Kelly prévoit une semaine chargée. « Il y a un tel désir refoulé de pouvoir voir des œuvres en personne, ma plus grande préoccupation est de savoir si tout le monde va pouvoir entrer, explique-t-il. Frieze s’est surpassé pour organiser cette foire et faire circuler les gens en toute sécurité ». Sean Kelly se félicite aussi que la foire ait quitté Randall’s Island, un emplacement dont, dit-il, « personne n’a jamais été vraiment satisfait ». Et d’ajouter : « ils ont déménagé dans un quartier dynamique et dans un bâtiment excitant. »
« IL Y A UN TEL DÉSIR REFOULÉ DE POUVOIR VOIR DES ŒUVRES EN PERSONNE, MA PLUS GRANDE PRÉOCCUPATION EST DE SAVOIR SI TOUT LE MONDE VA POUVOIR ENTRER »
Compte tenu du contexte incertain et des difficultés pour voyager en raison de la crise sanitaire, très peu d’exposants français participent cette année à Frieze New York. Seules quatre enseignes disposant d’espaces à Paris y seront représentées : Gagosian, Marian Goodman, Perrotin – qui bénéficie d’une adresse à New York – et enfin David Zwirner. Il est encore beaucoup trop tôt pour que le marché de l’art reprenne son tempo d’avant la crise sanitaire…
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Frieze New York, du 5 au 9 mai, The Shed, New York.