La Biennale du Whitney 2024 sera organisée conjointement par Chrissie Iles, conservatrice au Whitney Museum of American Art, et Meg Onli, commissaire indépendante basée à Los Angeles, qui a récemment occupé le poste de codirectrice et conservatrice de l’Underground Museum jusqu’à sa fermeture brutale en mars 2022. Les dates et le thème de cette 81e édition de la Biennale seront révélés ultérieurement.
Chrissie Iles, conservatrice au Whitney spécialisée dans l’image en mouvement, n’est pas étrangère à la Biennale. Elle a coorganisé les éditions 2004 et 2006, et a été commissaire du programme cinématographique de l’édition 2002. Parmi les autres projets qu’elle a menés pour l’institution, figurent l’exposition thématique « Dreamlands : Immersive Cinema and Art » en 2016 et une rétrospective consacrée à l’artiste Dan Graham (coorganisée avec le Museum of Contemporary Art Los Angeles) en 2009. Elle enseigne également au sein du programme d’études curatoriales de la School of Visual Arts, est membre du comité d’études supérieures du Center for Curatorial Studies du Bard College et du conseil d’administration de la Julia Stoschek Collection.
Avant d’occuper brièvement le poste de codirectrice de l’Underground Museum – une institution située dans le quartier d’Arlington Heights à Los Angeles, fondée en 2012 par le défunt peintre Noah Davis et sa femme, la sculptrice Karon Davis –, Meg Onli était conservatrice associée à l’Institute of Contemporary Art de l’université de Pennsylvanie, à Philadelphie. Elle y a assuré le commissariat d’expositions, parmi lesquelles « Colored People Time : Mundane Futures, Quotidian Pasts, Banal Presents », en 2019, et une grande exposition personnelle de l’artiste conceptuelle Jessica Vaughn, « Our Primary Focus is to be Successful », en 2021. L’année dernière, elle a également été co-commissaire de la rétrospective « Ulysses Jenkins : Without Your Interpretation », qui a révélé l’artiste avant d’être présentée au Hammer Museum à Los Angeles.
Une partie de la Biennale 2022, dont le commissariat a été entièrement assuré en interne par David Breslin, alors directeur des initiatives curatoriales, et Adrienne Edwards, directrice des affaires curatoriales, est encore présentée au sixième étage du musée jusqu’au 16 octobre. Bien accueillie par la critique, cette édition a également été l’une des moins controversées des Biennale du Whitney récentes. En 2019, l’exposition, organisée en interne par Jane Panetta et Rujeko Hockley, avait été surnommée officieusement la « Biennale du gaz lacrymogène », après des mois de protestations contre le vice-président du musée, Warren B. Kanders, propriétaire entre autres d’entreprises fabriquant du gaz lacrymogène et d’autres équipements utilisés dans les zones de conflit et pour réprimer les mouvements de protestation. Après que plusieurs artistes de la Biennale 2019 ont menacé de retirer leurs œuvres de l’exposition, Warren B. Kanders a finalement démissionné.
L’édition 2017 de la Biennale du Whitney, organisée par Christopher Y. Lew et Mia Locks, a été dominée par le scandale provoqué par une peinture de Dana Schutz, Open Casket (2016), qui représentait le corps d’Emmett Till, un adolescent de 14 ans lynché par une foule raciste en 1955. L’édition 2014 de la Biennale, la dernière qui s’est tenue dans l’ancien bâtiment du Whitney sur Madison Avenue, a focalisé les débats sur la représentation et l’égalité, lorsque le Yams Collective s’est retiré de l’exposition pour protester contre une œuvre conceptuelle de l’artiste Joe Scanlan, un homme blanc, qui avait engagé des acteurs noirs pour jouer le rôle d’une artiste fictive nommée Donelle Woolford.