L’Organisation des Nations Unies en charge de la Culture assure la sauvegarde et la transmission du patrimoine culturel immatériel. Créée en 2003 pour préserver connaissances, arts et savoir-faire traditionnels, la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, ratifiée par 180 États, a déjà permis d’inscrire de plus de 600 éléments à travers le monde.
Réuni à Rabat, au Maroc, du 28 novembre au 3 décembre, le Comité intergouvernemental de l’Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel a inscrit 47 éléments supplémentaires sur les Listes du patrimoine culturel immatériel.
En tout, 4 éléments ont été ajoutés sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant des mesures de sauvegarde urgente ; 39 éléments sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ; 4 éléments au Registre des bonnes pratiques de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Un tiers de ces nouvelles inscriptions concerne des techniques agricoles, veillant à une utilisation durable des ressources, ou des rituels et événements festifs célébrant la nature. Des pratiques et savoirs ancestraux déterminants pour répondre aux défis actuels, tels que la protection de l’environnement et la lutte contre le dérèglement climatique. « Ce patrimoine vivant joue un rôle essentiel pour rapprocher les peuples et faire grandir la paix dans l’esprit des hommes », a rappelé Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco.
Parmi les nouvelles inscriptions sur la Liste de sauvegarde urgente du patrimoine culturel immatériel figurent la xhubleta, un vêtement artisanal porté par les femmes du nord de l’Albanie ; la poterie de Quinchamalí et de Santa Cruz de Cuca au Chili ; le travail traditionnel de la pierre d’Ahlat en Turquie ; l’art de la poterie du peuple Chăm au Vietnam.
La Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité s’étoffe quant à elle avec l’inscription, entre autres, de la sériciculture et la production traditionnelle de soie pour le tissage en Afghanistan, Azerbaïdjan, Iran, Turquie, Tadjikistan, Turkménistan et Ouzbékistan ; du raï, chant populaire d’Algérie ; de la danse moderne en Allemagne ; du tressage de la paille au Bélarus ; des techniques traditionnelles de transformation du thé et des pratiques sociales associées en Chine ; du talli, savoir-faire de la broderie aux Émirats arabes unis ; de l’ensemble à cordes en Hongrie ; des furyu-odori, danses rituelles au Japon ; de l’ortéké, un art du spectacle kazakh utilisant un instrument traditionnel à deux cordes et une marionnette ; du talchum, spectacle mêlant danse, musique et théâtre en Corée ; des travaux d’aiguille au Turkménistan et en Iran ; ou encore de la danse kalela en Zambie. La France se distingue avec l’inscription de la baguette de pain.
Au Registre des bonnes pratiques de sauvegarde, on retiendra : le programme éducatif Al Sadu formant à l’art du tissage au Koweït ou le projet « Production d’objets artisanaux et d’art populaire en République tchèque ».
La liste complète est consultable ici.
La prochaine réunion du Comité intergouvernemental de l’Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel aura lieu en décembre 2023, sous la présidence du Botswana.