En cette période de bilan de l’année qui vient de s’écouler, institutions et musées délivrent les uns après les autres leurs chiffres de fréquentation pour 2022. Concernant les établissements culturels français, les résultats sont plutôt encourageants après la période traumatisante des fermetures forcées dues à la pandémie de Covid-19. Ainsi, à Paris, le Centre Pompidou, avec plus de 3 millions de visiteurs, a attiré un nombre d’amateurs d’art proche de celui de 2019, la dernière année de référence pré-crise sanitaire. De son côté, le musée d’Orsay, avec plus de 3,27 millions d’entrées, n’est qu’à 10 % de sa fréquentation record enregistrée en 2019, avec plus de 3,6 millions de visiteurs. Les musées de la Ville de Paris ont aussi connu une année faste en 2022, l’ensemble des institutions placée sous la tutelle de Paris Musées ayant accueilli 4,54 millions de personnes l’année passée, un record.
Dans ce contexte particulièrement porteur, qu’en est-il du Louvre, le musée le plus visité au monde ? L’établissement public a communiqué le 5 janvier ses chiffres pour 2022. Avec 7,8 millions de visiteurs, la fréquentation a fait un bon considérable par rapport à 2021 (+170 %), mais elle reste en net retrait en comparaison avec 2019 (-19 %). Cette baisse n’est cependant pas due à un manque d’attractivité mais à une nouvelle politique de limitation voulue par l’institution. Dans un contexte de course effrénée aux records de fréquentation, la présidente-directrice Laurence des Cars a décidé de favoriser le confort de visite en limitant la jauge à 30 000 personnes présentes quotidiennement dans les salles de l’ancien palais. Cette mesure a été prise depuis juin 2022 sans que cette information n’ait été divulguée. « Nous allons redoubler d’efforts pour améliorer les conditions de visite », a déclaré la patronne du Louvre dans un communiqué. Dans un contexte économique difficile où chaque entrée compte pour remplir les caisses des établissements culturels, il faut saluer cette décision courageuse, mais aussi pleine de bon sens, qui privilégie la qualité de la visite à la quantité des visiteurs. Les habitués des expositions encombrées comme des transports en commun aux heures de pointe comprendront.