Le San Francisco Museum of Modern Art (SFMOMA) vient d’intégrer à sa collection son premier NFT, une œuvre de l’artiste pionnière du multimédia et cinéaste Lynn Hershman Leeson, basée dans la baie de San Francisco. Son travail questionne, depuis près d’un demi-siècle, la relation de l’être humain avec la technologie.
Final Transformation #2 (2022) est l’une des premières incursions de Lynn Hershman Leeson dans les NFT. Son titre fait référence aux derniers mots prononcés par l’actrice Tilda Swinton dans le long métrage Conceiving Ada (1997) de l’artiste, une réflexion sur l’héritage féministe d’Ada Lovelace, la mathématicienne qui a écrit le premier proto-programme informatique au début du XIXe siècle. La pièce associe un extrait du film 35 mm, converti en vidéo haute définition, à une référence textuelle à l’installation Room #8 de 2006 de Lynn Hershman Leeson, qui présente une fiole d’ADN synthétique dans un coffret tapissé de miroirs.
Ce NFT fait partie d’une édition de deux exemplaires, l’autre ayant été proposé l’année dernière lors de la vente aux enchères annuelle de collecte de fonds Art Bash du SFMOMA. L’œuvre, qui a désormais intégré la collection du musée, a été offerte par l’artiste. Les innovations numériques de Lynn Hershman Leeson ont depuis longtemps trouvé une plateforme d’accueil au SFMOMA : en 2002, le musée a exposé sur son site Internet Agent Ruby (1999-2002), une commande en ligne sur le thème de l’intelligence artificielle.
Outre le NFT, le SFMOMA a dévoilé ses dernières acquisitions, notamment des œuvres de Marilyn Minter, Derek Fordjour, Cindy Sherman, New Red Order, Catherine Opie et Wayne Thiebaud.
Le marché des NFT a connu des cycles d’expansion puis de ralentissement spectaculaires depuis son envolée au début de l’année 2021. Mais relativement peu de musées ont pris des mesures significatives pour acquérir des œuvres d’art numériques pendant cette période. L’Institute of Contemporary Art de Miami est une exception notable, puisqu’il a acquis deux NFT de CryptoPunk.