Alors que la ministre de la Culture a présenté au Conseil des ministres ce mercredi 19 avril 2023 un projet de loi qui permettrait de faciliter la restitution des objets spoliés par les nazis, la nouvelle série documentaire À la trace. Histoire d’œuvres spoliées pendant la période nazie raconte précisément la politique de réparation des spoliations et les enquêtes au long cours menées dans le monde de la recherche. Produite par le ministère de la Culture et réalisée par Léa Veinstein, elle met en lumière le travail de la Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 (M2RS), en charge de la politique publique de recherche, de réparation et de mémoire des spoliations de biens culturels.
« L’œuvre d’art n’est plus seulement un objet de contemplation ou d’étude, elle est porteuse de l’histoire de ses propriétaires, des familles juives persécutées. L’objet se fait témoin. Et lorsque ces témoins – jusqu’alors silencieux – se mettent à parler, c’est la voix des disparus qu’on entend. Retracer l’itinéraire d’un tableau ou d’une archive, c’est restaurer le souvenir de ceux que l’idéologie nazie voulait anéantir », explique la comédienne Florence Loiret-Caille, narratrice du podcast.
Dans cette série composée de six épisodes de 25 minutes, chacun se concentre sur le parcours d’une ou plusieurs œuvres confisquées par les nazis à Paris, Vienne, Bordeaux ou Munich. Ils donnent la parole aux chercheurs de provenance, aux musées qui conservaient les œuvres, ainsi qu’à un membre de la Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 au ministère de la Culture, sans oublier les descendants ou les représentants de personnes spoliées.
Parmi les œuvres évoquées figurent Nus dans un paysage de Max Pechstein, Rosiers sous les arbres de Gustav Klimt, ou encore Les peupliers, Arbres, et Composition de Fédor Löwenstein. Ces trois dernières toiles, spoliées sur le port de Bordeaux en 1940 alors que l’artiste tentait de fuir pour New York, se trouvaient encore très récemment dans les collections du musée national d’art moderne - Centre Pompidou sous l’appellation « don anonyme ». Entrées de façon indue à l’inventaire en 1973, elles avaient été retrouvées dans la réserve du Louvre, où étaient notamment entreposées les œuvres jugées indignes d’être exposées au Jeu de Paume pendant les visites des dignitaires nazis.