Figure estimée de la scène artistique internationale, théoricien de l’art et commissaire d’exposition réputé, Nicolas Bourriaud a été choisi pour assurer la direction artistique de la 15e Biennale de Gwangju, qui se tiendra à partir de septembre 2024 dans cette ville de Corée du Sud.
Né en 1965, il a fondé et codirigé le Palais de Tokyo, à Paris, de 1999 à 2006. Passé par la Tate Britain à Londres, puis par le ministère de la Culture en France, il a été directeur de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris de 2011 à 2015. Il a fondé et dirigé le MO.CO-Montpellier Contemporain (regroupant le centre d’art La Panacée, l’école d’art ESBAMA et l’Hôtel des Collections) inauguré en 2019, et en 2022 Radicants, une coopérative curatoriale basée à Paris et produisant des expositions dans le monde entier.
En tant que commissaire indépendant, il a fait partie de l’équipe curatoriale d’Aperto 1993 à la Biennale de Venise, et a organisé de nombreuses expositions internationales : « Traffic » (Capc de Bordeaux, 1996), « Estratos » (Murcia, Espagne, 2008), « Altermodern » (Tate Britain, 2009), « Wirikuta/Mexican time slip » (Aguascalientes, Mexique, 2016), et plus récemment « Planet B. Climate change and the new sublime » (Palazzo Bolloni, Venise, 2022). Il a également été commissaire de plusieurs biennales, notamment à Lyon (2005), Moscou (2005 et 2007), « Monodrome » (Athènes, 2011), « The Great Acceleration » (Biennale de Taïpei 2014), « Threads » (Biennale de Kaunas, Lituanie, 2015), « The 7th continent » (Biennale d’Istanbul 2019)…
Nicolas Bourriaud est l’auteur de plusieurs ouvrages influents en matière de théorie de l’art contemporain, parmi lesquels Esthétique relationnelle (Les Presses du réel, 1998), Formes de vie. L’art moderne et l’invention de soi (Denoël, 1999), Postproduction (Les Presses du réel, 2002), Radicant. Pour une esthétique de la globalisation (Denoël, 2009) et Inclusions. Esthétique du capitalocène (PUF, 2020).
« La nomination de Nicolas Bourriaud s’inscrit dans la stratégie de la Fondation visant à renforcer le rôle intrinsèque de la Biennale en tant que plateforme pour le discours sur l’art contemporain, alors qu’elle célébrera son 30e anniversaire en 2024 », précise la fondation coréenne, qui « recherchait un conservateur capable de revisiter l’essence de la Biennale, de diagnostiquer les phénomènes sociaux contemporains et de transmettre un discours et une vision tournés vers l’avenir. »
« Nous nous attendons à ce que cette édition devienne une exposition historique qui laissera un impact durable sur l’histoire culturelle mondiale », s’est enthousiasmé Park Yang-woo, président de la Fondation de la Biennale de Gwangju.
« Je suis honoré de pouvoir contribuer à la Biennale de Gwangju, la plus importante d’Asie et l’un des événements artistiques les plus inspirants au monde depuis 1995, a déclaré Nicolas Bourriaud lors de sa nomination. La Biennale de Gwangju ne cessera jamais de se réinventer, et je suis conscient de l’enjeu que représente son 30e anniversaire. L’exposition abordera un thème universel et apparemment simple, notre relation à l’espace. Bien qu’il puisse sembler simple, ce thème sera difficile à explorer, car redessiner ou redéfinir l’espace apparaît comme une question commune entre le changement climatique, le féminisme, le postcolonialisme et l’avenir de la planète. J’envisage l’exposition principale comme un voyage cinématographique, conduisant le public à travers différentes "séquences". J’ai l’intention d’activer la ville elle-même en infiltrant des éléments artistiques dans tout Gwangju. »