Une commode « rocaille »
Cette commode d’époque Louis XV (estimation 300 000-500 000 euros) est attribuée à Jean-Pierre Latz (1691-1754). On retrouve dans cette pièce tout le talent, l’exubérance de l’ébéniste d’origine allemande qui s’appuie sur une maîtrise exceptionnelle de la marqueterie et la finesse de ses bronzes de style rocaille. Selon les experts de Sotheby’s, ce meuble pourrait être une commande de la marquise de Pompadour pour son château de Crécy.
Une paire de cabinets Ephrussi
Estampillée Jacques Dubois, reçu maître ébéniste en 1742, cette paire de cabinets (estimation 350 000-500 000 euros) d’époque Louis XV garde les atours du style Louis XIV : utilisation d’ébène, placage d’amarante, marqueterie d’écaille. Elle a rejoint successivement les collections du baron Van Hoorn, du critique d’art Charles Ephrussi, grand collectionneur d’œuvres impressionnistes, puis de la famille Guerlain, avant d’être acquis par Jacques Garcia en 2008 chez Christie’s à Paris.
De rares cabinets du Japon
D’époque Edo du Japon (1640-1680), ces cabinets en laque et montures d’argent sont extrêmement rares (estimation 700 000-1 million d’euros). En effet, la dynastie shogunale Tokugawa décrète en 1650 le « Sakoku » ou la fermeture totale du pays qui perdurera jusqu’en 1842. Le monogramme « WM » présent sur une clé pourrait indiquer, selon Sotheby’s, que ces pièces puissent provenir de la collection du roi Guillaume III d’Orange-Nassau et de son épouse la reine Mary II d’Angleterre.
Un service « bleu de Sèvres »
Défini en 1778, le « bleu de Sèvres » devient vite la couleur emblématique de la manufacture de porcelaine crée sous l’impulsion de Madame de Pompadour en 1740. Ce service Beau bleu (estimation 600 000-1 million d’euros) donne un très bel aperçu de son inégalable savoir-faire : les décors naturalistes d’oiseaux européens et exotiques sont magnifiés par la densité des pourtours et fonds bleus. Acquis en 1792 chez Christie’s, le service a fait partie de la collection de Laurance S. Rockefeller avant de rejoindre le château du Champ-de-Bataille.
Un bureau Transition de Simon Oeben
Ce bureau de la fin du style Louis XV est estampillé Simon Oeben, frère de l’ébéniste Jean-François Oeben (estimation 250 000-400 000 euros). Fervent admirateur du classicisme grec, il révèle dès ses débuts un goût prononcé pour une modernité singulière (caractérisée ici par le plateau coulissant du bureau) qui marquera le style « Transition ». Avant d’être acquis par Jacques Garcia, le service a appartenu à la famille franco-saoudienne Ojjeh.
Deux vases néoclassiques
Ces deux exemplaires de Grand vase étrusque ou Lagrenée (estimation 800 000-1,2 million d’euros) sont tout d’abord exceptionnels par leur taille – 70 cm sans la base. Leurs décors et leurs montures en bronze doré illustrent à merveille la vague néoclassique qui déferle sur les cours européennes à la fin du XVIIIe siècle. Réalisés en 1797, ils ne seront produits qu’à dix exemplaires, vendus par paires. Acquis en 1807 par le duc de Hamilton, ces deux vases réapparaîtront aux enchères à Washington, aux États-Unis, en 1998 puis intégreront la galerie parisienne Vandermeersch, où ils seront acquis par Jacques Garcia.
Un salon royal
Pour les experts de Sotheby’s, il ne fait guère de doute que cet ensemble de mobilier de salon de style Louis XVI (estimation 800 000-1,2 million d’euros) était destiné au boudoir turc de la reine Marie-Antoinette à Fontainebleau. S’ils ne possèdent pas de numéro d’inventaire du château, ils en portent la marque royale et sont estampillés de Georges Jacob, menuisier favori du roi et de la reine.
« Jacques Garcia, l’intemporel », 16 mai 2023, Sotheby’s, 76 rue du faubourg Saint Honoré, 75008 Paris.