Parallèlement au projet d’agrandissement et de restauration, le Musée d’art et d’histoire de Genève (MAH) mène depuis trois ans réflexions et expérimentations « destinées à dessiner les contours du musée de demain ». C’est dans ce cadre que l’institution inaugure un cycle de cinq conférences intitulé « Le futur a-t-il de l’avenir ? », en partenariat avec la SAMAH [Société des Amis du Musée d’art et d’histoire] et The Art Newspaper Édition française. Le rôle et le positionnement des musées – sujet vaste s’il en est – seront abordés sous différents angles : architectural, philosophique, démographique, muséologique ou encore sociologique.
« Nous avons le privilège avec ce musée encyclopédique, où nous présentons des œuvres du passé et contemporaines, d’imaginer le futur, explique Marc-Olivier Wahler, directeur du Musée d’art et d’histoire de Genève. Les trois axes temporels sont présents. Cette réflexion passionnante consiste à s’interroger : pourquoi 80 % des gens n’y vont pas ? Le musée de demain pourra-t-il corriger cela ? Nous testons ainsi des formats différents, de l’accueil aux expositions. Ce cycle de conférences s’inscrit dans ce questionnement, tant du point de vue pratique que théorique. Pour ce faire, nous avons souhaité inviter des intervenants qui ne sont pas tous issus du monde de l’art, et qui utilisent de ce fait des langages différents. Aujourd’hui, tout est fait pour que l’expérience du musée ne commence que lorsqu’on a présenté son billet à l’entrée de l’espace d’exposition. Les autres espaces ne jouent pas dans la même catégorie. Or, je pars du principe que tout fait exposition et que le musée est la totalité de l’expérience. Nous allons ainsi revoir l’accueil, faire en sorte que les espaces d’exposition et d’usage puissent se mêler. Un peu comme chez un collectionneur, finalement. Cela va en cohérence avec le type d’objets présentés au MAH, qui relèvent des beaux-arts comme de l’horlogerie, de la numismatique… Le musée en entier ne peut se penser sans cet outil multifréquence. Par ailleurs, notre souhait est d’impliquer tous les gens qui se sentent proches de ce projet, répondre à ce désir qui s’exprime autour de ce musée. En proposant ces réflexions, nous attendons que le public puisse en retour s’exprimer, fasse part de ses idées. »
Dès ce mardi 10 octobre, une table ronde « Boule de cristal ou marc de café ? » posera la question de l’évolution des institutions muséales en termes de disruption, d’innovation, d’anticipation. Les intervenants seront Marc-Olivier Wahler, directeur du Musée d’art et d’histoire de Genève (MAH) ; Nicolas Nova, professeur HES ordinaire à la Haute École d’art et de design (HEAD - Genève) ; Thomas Sgarbi, responsable Innovation et Prospective chez Audemars Piguet, Manufacture de Haute Horlogerie ; Maria Finders, curatrice des Luma Days pour Luma Arles. Guitemie Maldonado, historienne de l’art contemporain et critique pour The Art Newspaper Édition française, assurera la modération du débat.
Le 21 novembre, l’architecte franco-libanaise Lina Ghotmeh évoquera avec Anaël Pigeat, editor-at-large de The Art Newspaper Édition française, l’approche architecturale, sous le titre « Un bon musée est-il en ruines ? ».
Le 27 février 2024, la conférence « Genève est-elle une ville imaginaire ? » s’interrogera sur ce à quoi ressemblera la ville suisse en 2050. « À qui parlera le Musée d’art et d’histoire ? De nouveaux récits doivent-ils être écrits et portés par les musées ? ». Le débat, modéré par Éléonore Sulser, journaliste et chroniqueuse au Temps, verra intervenir Sandro Cattacin, professeur de sociologie à l’Université de Genève et président du think tank « Penser la Suisse » ; Simon Gaberell, professeur associé à la HES-SO Genève et responsable de CITÉ, le Centre interdisciplinaire de compétences de la HES-SO Genève au service des villes et territoires ; et Fiorenza Gamba, professeure de sociologie des pratiques culturelles et de la communication et chercheuse à l’Institut de recherche sociologique de l’Université de Genève.
Enfin, après une conférence mystère dont les invités seront dévoilés ultérieurement, sous le titre « Devine qui vient dîner ce soir… », le 16 avril 2024, la dernière table ronde de ce cycle posera, le 28 mai 2024, la question de la relation des musées et du monde marchand, sous le titre « Elon Musk va-t-il racheter le Louvre ? ». Les intervenants invités seront Jan Blanc, professeur d’histoire de l’art de la période moderne ; et Frédéric Laffy, directeur d’Art Consortium. Le modérateur sera Emmanuel Grandjean, critique d’art et de design, correspondant en Suisse pour The Art Newspaper Édition française.
Ce cycle bénéficie du soutien de Cité Gestion Private Bank.
Le programme détaillé est à retrouver ici.
À 18 h 30, GamMAH, promenade du pin 5, 1206 Genève. Renseignements et inscriptions : samah@samah.ch