Pour les étrangers, c’est un classique de la France, au même titre que le béret, la baguette et le camembert : la grève s’est invitée lors de la semaine de l’art à Paris. Une partie du personnel du Centre Pompidou, inquiet de sa destinée d’ici deux ans, et la fermeture de son bâtiment historique pour grands travaux à la fin de l’année 2025, avait posé un préavis le 5 octobre. Face à la mobilisation de son personnel, Beaubourg a dû fermer le 16 octobre, obligeant l’Adiaf (Association pour la diffusion internationale de l’art français) à annuler sa grande cérémonie de remise du Prix Marcel-Duchamp, organisée finalement devant une assemblée choisie dans les salons d’Artcurial à Tarik Kiswanson. La même semaine, les portes du Centre Pompidou sont restées closes les 19 et 20 octobre, conduisant par là même à l’annulation des événements prévus en partenariat avec la Foire Paris+ par Art Basel, notamment tout le programme des Conversations. Ces débats ont finalement trouvé refuge au musée national Picasso-Paris. Le lundi 23 octobre, l’institution a encore été fermée à la suite de la mobilisation de 70 grévistes sur les 1 013 agents équivalent temps plein travaillé (ETPT) (dont 825 CDI, 101 CDD, 37 fonctionnaires et 50 vacataires) de l’institution.
Depuis, le Centre Pompidou a pu rouvrir ses portes normalement, même si un protocole d’accord entre la direction de l’établissement et les organisations syndicales n’a pas encore été signé. L’institution s’est engagée à réaffecter l’ensemble de ses agents ETPT, essentiellement au Grand Palais après sa réouverture et au futur Centre Pompidou francilien à Massy, à partir de l’été 2026. Chacun recevra une proposition un an avant son redéploiement. Parmi les dix-huit revendications des organisations syndicales figure notamment un renforcement des formations et le redéploiement du personnel sur un lieu unique. Malheureusement, ce dernier n’a pu être trouvé, le Grand Palais Éphémère, qui n’est de toute façon pas aux normes muséales, devant, de par la loi, être démonté après les Jeux olympiques.
Une nouvelle assemblée générale du personnel est prévue jeudi 2 novembre, tandis que les discussions sur la base du protocole d’accord se poursuivent. En espérant qu’un compromis soit vite trouvé.