Le J. Paul Getty Trust a remis le Getty Prize 2024 à l’artiste Mark Bradford, basé à Los Angeles. Nouveauté à partir de cette année, la récompense implique désormais de remettre sa dotation de 500 000 dollars (460 000 euros) à une association sans but lucratif de son choix. L’artiste n’a pas encore annoncé sa décision.
À travers ses peintures abstraites et ses collages de grand format, Mark Bradford explore les structures sociales et politiques qui rendent visibles les groupes et les individus marginalisés. Son travail s’exprime aussi à travers la sculpture, la vidéo, la photographie, l’estampe ou encore l’installation. Il organise régulièrement des projets sociaux et des ateliers éducatifs dans des communautés défavorisées. Il est aussi le cofondateur d’Art + Practise, une structure sans but lucratif qui se concentre sur les problèmes liés à l’éducation, les familles d’accueil et les arts.
« Je suis profondément honoré de figurer parmi les illustres récipiendaires du Getty Prize et je suis reconnaissant de cette opportunité de pouvoir apporter un soutien aussi généreux à une organisation caritative de mon choix », a déclaré l’artiste.
Le Getty Prize a été fondé en 2013 en tant que « Getty Medal » dans le but de distinguer des « leaders dans les champs de la culture, dont le travail favorise la compréhension et la connaissance des arts et de la culture ». Parmi les précédents lauréats figurent Ellsworth Kelly, Anselm Kiefer, Martin Puryear, Ed Rusha, Richard Serra ou Lorna Simpson.
Parallèlement, Mark Bradford présente actuellement l’exposition « Nobody knows the trouble I’ve seen » à la galerie Hauser & Wirth (qui représente l’artiste) à Monaco, jusqu’au 10 février 2024. Dans le vaste espace souterrain de l’enseigne dans la principauté, l’artiste qui a bénéficié sur place d’une résidence, déploie les peintures de sa série basée sur les tapisseries de la Chasse à la licorne. Pour les accueillir, l’Américain a créé in situ une composition murale en papier occupant l’ensemble des cimaises pour littéralement plonger le visiteur dans son univers. Accrochés à la verrière qu’ils occultent, des globes terrestres noirs passés à l’eau de javel font référence aux événements politiques, économiques, et sociaux, une constance dans son œuvre.