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Disparition
Actualité

Vincent Honoré : disparition d’un être libre

Le curateur, directeur des expositions au MO.CO à Montpellier, vient de disparaître. Notre hommage.

Anaël Pigeat
1 décembre 2023
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Vincent Honoré. Photo : D.R.

Vincent Honoré. Photo : D.R.

La disparition de Vincent Honoré nous bouleverse aujourd’hui, car il a été l’un des très brillants commissaires d’expositions de sa génération, l’un des très libres également, par l’ouverture de ses engagements artistiques à travers les formes et les générations, par ses méthodes curatoriales inventives et sensibles, et par les lieux qu’il a choisis pour les exercer. Une élégance qui se traduisait aussi dans son expression, son attention aux humains et aux objets. Sa vie professionnelle a commencé avec la naissance du Palais de Tokyo, site de création contemporaine, où il a été curateur entre 2001 et 2004, un lieu dont la création a radicalement transformé le Paris de l’art, et qui a marqué une génération. Il a exposé très tôt des artistes qui sont aujourd’hui des figures incontournables de l’art : Benoît Maire, Julie Béna, Lili Reynaud-Dewar… Au cours des vingt dernières années, il a occupé des postes dans les institutions les plus prestigieuses comme la Tate Modern (2004-2007), la David Roberts Arts Foundation qu’il a lancée et où il a fait une place importante à la performance, la Baltic Triennial dont il a été directeur artistique, la Hayward Gallery à Londres. En 2019, il avait rejoint Nicolas Bourriaud qui venait de prendre la tête du MO.CO et lui avait confié la direction des expositions. La simple évocation de quelques-unes de ses expositions récentes, de ses écrits et de ses projets éditoriaux, témoigne de cette largeur de vue : « Possédé.e.s. Déviance, performance, résistance », une exposition sur l’occulte, la magie, le mysticisme aujourd’hui ; « Ana Mendieta. Aux commencements », un regard contemporain sur une œuvre historique ; « Musées en exil », trois récits de collections sur trois continents ; « Huma Bhabha. Une mouche est apparue et disparut », exposition sur une artiste née au Pakistan installée aux États-Unis, qu’aucune institution n’avait montrée jusque-là en France. Ces engagements expriment la fragilité et la complexité du monde. L’art perd une voix précieuse.

DisparitionVincent HonoréMO.CO. (Montpellier Contemporain)
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