Le monde magique des poupées kachinas chez Rennes Enchères – Bretagne
Collectionnées par André Breton, Max Ernst ou André Malraux, les poupées hopi dites kachinas étaient considérées par Paul Éluard dans une de ses Lettres à Gala, 1924-1948, comme « ce qu’il y a de plus beau au monde ». Ces figurines de bois polychrome personnifient un ancêtre, un objet ou même un concept venu du monde des esprits. Elles étaient données en cadeau aux enfants par les natifs du sud des États-Unis, de l’Arizona au Nouveau-Mexique. Thierry Boutemy est quant à lui l’un des artisans fleuristes les plus connus de la planète : ses créations apparaissent dans le film Marie-Antoinette de Sofia Coppola ou sur les plateaux du photographe Mario Testino. Celui qui est surnommé le « magicien des fleurs » ne pouvait qu’être séduit par la culture des chamans amérindiens, peuplée de rêves et de visions. Sa collection de poupées Kachinas, commencée il y a trente ans et composée de vingt-cinq pièces, sera dispersée par la maison de ventes Rennes Enchères Bretagne le lundi 11 mars 2024. Parmi les lots phares, dont la provenance est essentielle pour les acheteurs, figurent une kachina Sio Hemis qui accompagne la moisson du maïs, estimée de 12 000 à 15 000 euros, ou une imposante statuette Ho-O-Te qui apparaît parfois pendant la« danse du serpent » et dont l’estimation se situe entre 15 000 et 18 000 euros.
Le collectionneur est ensuite remonté vers le nord pour aller à la rencontre des rites chamaniques Inuits dont les liens avec les peuples Hopi et Navajo sont aujourd’hui établis. Deux masques frappent par leur présence dépouillée de toute expressivité ornementale : L’Ours polaire et L’esprit irci, mi-homme, mi-animal, sont estimés entre 4 500 et 6 500 euros chacun.
« Collection Thierry Boutemy », lundi 11 mars 2024, Rennes Enchères Bretagne, 32 place des lices, 35000 Rennes, www.rennesencheres.com
Un ensemble de dessins de la Maison Grès retrouvés par Ivoire Besançon
Le « pli Grès » aura séduit toutes les stars : Greta Garbo, Marlène Dietrich, Grace Kelly, Édith Piaf, Jackie Kennedy ou Jane Birkin. Pour le grand public, le nom de Germaine Émilie Krebs, dite « Alix Grès », puis « Madame Grès », artiste à l’avant-garde de la mode dès 1935, est éclipsé par son illustre collègue, Gabrielle Chanel. Ses drapés, qui nécessitaient jusqu’à 300 heures de travail pour une robe, ont pourtant fait le tour du monde. La maison de ventes Ivoire Besançon présente, samedi 9 mars 2024, une série de 460 dessins de la Maison Grès – répartis en 70 lots –, ensemble retrouvé dans la région de Besançon. Ces croquis, estimés pour la plupart entre 80 et 120 euros le lot, illustrent le sens de l’épure de la créatrice, son luxe dépouillé, son raffinement extrême, invisible au premier regard. « Madame Grès » a rayonné sur la mode et la haute couture à l’instar de Madeleine Vionnet, CristóbalBalenciaga ou Christian Dior. En perpétuelle évolution, déterminée, vivant presque recluse dans son atelier, celle qui se voulait sculptrice a influencé de nombreux créateurs, tel Azzedine Alaïa dont la fondation éponyme, à Paris, propose justement une exposition sous forme de rencontre, « Alaïa / Grès. Au-delà de la mode », jusqu’au 7 avril.
Les difficultés financières de « Madame Grès » l’amenèrent à s’aventurer dans le « prêt à porter », qui lui sera fatal. : L’homme d’affaires Bernard Tapie achètera la maison en 1984 pour rapidement la céder, ce qui précipitera sa chute. Alix Grès disparaîtra, seule, le 24 novembre 1993. Le monde de la mode n’apprendra son décès que treize mois plus tard.
« Multi collections, tableaux, vins, haute couture, militaria », samedi 9 mars 2024, Ivoire, 4 rue Robert Demangel, 25000 Besançon, www.ivoire-france.com