Sotheby’s disperse cette semaine à Paris la collection réunie par feu le marchand de design Yves Gastou. Soit une vente « live » ce mardi 19 mars à 14 h 30 : 168 lots, estimés de 1,25 à 1,76 million d’euros ; ainsi qu’une vente « online » qui s’achève le mercredi 20 mars : 155 lots évalués entre 181 100 et 269 600 euros. Soit un total de 1,4 à 2 million(s) d’euros pour 323 lots.
Ce qui caractérise le « goût Gastou » ? « Son amour des objets, sa curiosité », résume le spécialiste Florent Jeanniard, en charge de la vente chez Sotheby’s. D’un côté, son appartement parisien concentrait son appétence pour le mélange des périodes, sans frontières, sans œillères, de Gilbert Poillerat à Ettore Sottsass, qui réalisa avec le soutien du ministre de la Culture Jack Lang la façade de la galerie, rue Bonaparte. De l’autre, la maison de Biarritz, avec de grandes signatures mais aussi un goût plus éclectique et « brocante ». Alors que certains de ses confrères se sont orientés vers une hyperspécialisation, dans une époque, un courant ou une poignée de créateurs, cela n’a pas été son cas. Yves Gastou était « un antiquaire du design au sens classique. Une fois qu’il avait fait Sottsass, il passait à d’autres, Ado Chale, André Arbus ou Shiro Kuramata », souligne Florent Jeanniard.
Figurent ainsi dans la vente « live » un cabinet par Adnet, Auricoste et Poillerat, vers 1943, évalué de 15 000 à 20 000 euros, sculpté d’un sanglier ; une table Van Zuylen de Philippe Hiquily, estimée de 100 000 à 120 000 euros ; une Expansion de César évaluée de 60 000 à 80 000 euros ; une Superbox L’Amatore del Magnetofono de Sottsass, attendue entre 30 000 et 40 000 euros… Et pour un peu plus, l’amateur pourra enchérir pour une table basse Goutte d’eau d’Ado Chale évaluée entre 40 000 et 60 000 euros… Au menu figurent également des pièces d’Elizabeth Garouste, Jean-Charles Moreux, André Dubreuil, François Cante-Pacos… « J’espère que cette vente montrera l’exemple pour de nouvelles générations de marchands et de collectionneurs ! », confie Victor Gastou, le fils de l’antiquaire qui a repris la galerie.