Quoique ne faisant pas partie de l’Olympiade culturelle lancée ces jours-ci à l’occasion des J.O. de Paris 2024, la pose symbolique par Rachida Dati, ce mardi 26 mars 2024, de la première pierre du nouveau Centre national des arts plastiques (CNAP), à Pantin (Seine-Saint-Denis), en a eu tout l’air. Avant et après son discours, la ministre de la Culture s’est en effet fendue de toute une série de photographies façon club de football au milieu des acteurs du chantier coiffés de leurs casques bleus : « Je voulais avoir un mot pour l’ensemble des ouvriers de ce chantier, a-t-elle lancé. Je souhaite qu’ils puissent tous être décorés de la médaille de l’ordre des arts et des lettres, car ils participent à la culture et dans ce cadre de la reconnaissance des arts et des lettres, je ne veux pas [les] oublier à cette occasion ».
C’est donc sur une parcelle de 1,77 hectare, dans un édifice aujourd’hui en pleine réhabilitation et d’autres parties en construction, que seront regroupés, à l’horizon 2027, l’ensemble des services du Centre national des arts plastiques (CNAP) – 80 personnes – et ses réserves – plus de 40 000 pièces –, jusqu’ici dispersés sur trois sites franciliens, deux à la Défense (Hauts-de-Seine) et un à Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise).
Œuvre du tandem d’agences d’architecture Bruther et Data, l’édifice, de trois niveaux sur un sous-sol, se compose de trois parties : l’ancienne usine Schweppes, devenue, par la suite, entrepôt de stockage, qui sera transformée en réserves ; une extension neuve baptisée « la galerie », avec une façade principale vitrée et inclinée qui viendra s’accoler auxdites réserves, sur une longueur de 80 mètres, pour y accueillir les bureaux ; enfin, un bâtiment entièrement neuf lui aussi, sorte de « rotonde » baptisée « lieu de vie », dans lequel se logeront ateliers de restauration et de traitement des œuvres, bureaux et espaces logistiques, ainsi qu’un centre de documentation et de recherche.
« L’objectif de ce projet, explique Stéphanie Bru, cofondatrice de l’agence Bruther, était de démolir le moins possible ; seuls ont été retirés un bâtiment de tête et les quais de déchargement. L’ensemble des réserves a été réparti sur plusieurs niveaux avec une stratégie par rapport à la structure de l’édifice quant aux collections "lourdes" et aux collections plus légères. La grande façade principale inclinée résulte d’un travail d’optimisation lié au gabarit des œuvres. C’est le bâtiment existant réhabilité qui donne le "la". Les espaces ont été largement dimensionnés ». La surface totale des planchers sera de 33 323 m2, dont 22 731 m2 consacrés aux réserves. « La réunion de trois lieux en un permettra de dégager de "marges" pour l’acquisition d’œuvres, n’hésite pas à avancer Rachida Dati. Je trouve que c’est miraculeux d’avoir de tels volumes et que c’est un lieu idéal pour les arts plastiques. Ce sera le plus vaste espace d’art contemporain en France. Le CNAP avait besoin d’espace, nous y sommes ! »
Enfin, pas tout à fait encore… D’un coût de 94,4 millions d’euros toutes taxes comprises et toutes dépenses confondues, les travaux qui, en réalité, ont débuté en octobre 2023, devraient durer 27 mois.