L’estate de Lynn Chadwick fait son entrée à la galerie Perrotin. L’artiste britannique (1914-2003) rejoint d’autres estates représentés par l’enseigne internationale, dont ceux de Anna-Eva Bergman, Hans Hartung, Georges Mathieu, Alain Jacquet ou Yves Laloy.
Lauréat du prix international de sculpture à la Biennale de Venise en 1956, Lynn Chadwick a été alors le plus jeune récipiendaire de cette récompense prestigieuse. Ce coup de projecteur l’a propulsé du jour au lendemain au rang de sculpteur majeur du XXe siècle.
Dans les années 1930, Chadwick travaille comme dessinateur d’architecture. Après la Seconde Guerre mondiale, il se lance en tant que sculpteur indépendant. Il se concentre en premier lieu sur des œuvres cinétiques, caractérisées par des lignes sensuelles, suggérant des formes par le mouvement. En 1950, Chadwick parvient, grâce à sa nouvelle maîtrise de la soudure, au « dessin dans l’espace » : il soude des tiges d’acier et remplit ensuite les vides entre les lignes avec un mélange de limaille de fer et de gypse.
« Libéré des contraintes d’une éducation artistique formelle, Chadwick invente librement et instinctivement des images issues de son imagination, en utilisant sa propre technique et en créant une œuvre fantastique de formes humaines et animales inédites », souligne la galerie Perrotin. Le succès suivra, avec une reconnaissance internationale dans les musées, ainsi que des commandes privées et publiques.
Les années 1970 et 1980 sont marquées par de nouvelles recherches traduites par une figuration « à facettes », avec « des êtres imposants aux corps ailés ou vêtus de robes, perchés sur des jambes minces et effilées ». Les années 1990 voient l’artiste donner sa libre interprétation d’animaux ou de couples en recourant à de la tôle d’acier inoxydable miroitante. Il décède en 2003, année où la Tate Britain à Londres lui consacre une grande rétrospective.
La galerie Perrotin présentera pour la première fois une œuvre de l’artiste sur le stand de la foire Art Basel en juin prochain ainsi qu’à Frieze London en octobre 2024. Par ailleurs, trois grandes expositions curatées par Matthieu Poirier, chacune présentant un chapitre dans la carrière de l’artiste, seront proposées à Perrotin Paris (12 octobre-16 novembre 2024), Perrotin New York (2025) et Perrotin Shanghai (2026). Une monographie paraîtra aux éditions Perrotin en 2025 sous la direction de Matthieu Poirier.
« Je suis très fier de débuter une collaboration avec l’estate de Lynn Chadwick, pionnier de la sculpture d’après-guerre, a déclaré Emmanuel Perrotin. Cette représentation s’inscrit dans l’intérêt que nous portons pour l’art du XXe siècle et notre intention de poursuivre notre travail autour des artistes historiques que nous aimons ». Et d’ajouter : « À travers trois expositions ambitieuses que nous prévoyons en Europe, aux États-Unis et en Asie, et la monographie à venir, la galerie est engagée à faire rayonner l’œuvre de l’artiste à l’international ».