La Biennale de Sydney a annoncé la nomination de Hoor Al Qasimi, présidente et directrice de la Sharjah Art Foundation, comme directrice artistique de son édition 2026. Fille de l’émir de Sharjah, Sultan Ben Mohammed Al Qasimi, elle est directrice de la Biennale de Sharjah depuis 2002 et directrice artistique de la 6e Triennale d’Aichi (2025) au Japon.
Présente à Sydney pour cette annonce, Hoor Al Qasimi a déclaré à The Art Newspaper qu’elle visitait la Biennale de Sydney depuis dix ans. « C’est l’une des biennales que j’essaie de ne pas manquer, nous a-t-elle déclaré. Sydney est tellement multiculturelle que le monde entier s’y retrouve, d’une certaine manière ».
La Biennale de Sydney 2026 sera sa 25e. L’édition actuelle, organisée par Cosmin Costinaş et Inti Guerrero et qui présente des artistes tels que Agnieszka Polska, Marie-Claire Messouma Manlanbien, Petrit Halilaj et Álvaro Urbano, Tracey Moffatt & Gary Hillberg ou Trevor Yeung, fermera ses portes le 10 juin 2024.
Selon Hoor Al Qasimi, son objectif ne sera pas d’attirer des visiteurs internationaux à la Biennale de Sydney, mais plutôt de proposer un événement « ambitieux » et attrayant pour les 5,2 millions d’habitants de la métropole.
« Lorsque j’ai accepté de diriger la Biennale de Sharjah, j’ai dit que pour moi, il ne fallait pas se focaliser sur le tourisme, ni sur les visiteurs internationaux, mais sur les visiteurs locaux », a-t-elle déclaré.
« À mes yeux, c’est le public qui viendra tous les week-ends. Ils viendront en famille, a-t-elle poursuivi. Les gens ne sont pas obligés de tout voir en une seule visite. Ils peuvent prendre leur temps et passer un week-end sur un site, et pour les plus jeunes, cela fera partie de leur enfance ou de leur adolescence et ils s’en souviendront ».
Hoor Al Qasimi a déclaré qu’elle se souvenait encore d’avoir visité la Biennale de Sharjah lorsqu’elle était enfant. Elle aimait rester à l’école pour peindre. Plus tard, elle a suivi les cours de la Slade School of Fine Art à Londres, et cette éducation artistique lui a été très utile pour exercer son activité de commissaire d’exposition.
« Souvent, je travaille avec des artistes et ils me disent : "Parce que vous êtes une artiste, vous comprenez d’où je viens", explique-t-elle. Il y a donc une façon de travailler qui est gratifiante parce que j’ai l’impression que cela m’apporte beaucoup plus que si je me concentrais uniquement sur ma propre pratique ».
La Biennale de Sydney a été l’une des plus anciennes biennales au monde, ce qui lui confère un statut particulier que Hoor Al Qasimi entend mettre en valeur en tant que directrice artistique.
« J’espère apporter une contribution qui pourrait avoir une postérité après la biennale. Pas seulement une exposition qui a une fin, mais un projet qui fasse la différence », a-t-elle affirmé. Selon elle, il est important de comprendre l’évolution de chaque biennale. Et d’affirmer qu’elle prendra notamment en compte l’inclusion croissante des Premières nations et de l’art international dans la manifestation de Sydney.