Hauser & Wirth a ouvert une nouvelle galerie à Bâle le 1er juin. Comme pour tous ses espaces, l’enseigne tient à la fois compte des désirs de ses artistes et des demandes de ses collectionneurs, et Bâle répond aux deux, explique James Koch, associé et directeur exécutif. L’espace de Bâle est le sixième de l’enseigne en Suisse (sans compter le bureau des éditions basé à Zurich) et le dix-huitième dans le monde. Hauser & Wirth a ouvert son tout premier espace à Zurich en 1992.
« Les artistes aiment l’idée que Bâle est un centre artistique historique », explique James Koch, lui-même originaire de Bâle et aujourd’hui basé à Zurich. Selon lui, la combinaison de musées de niveau mondial et de collectionneurs de premier plan, ainsi que « la culture humaniste de la ville », en font un endroit idéal pour ouvrir une galerie.
La manifestation inaugurale réunit 16 œuvres du peintre danois des XIXe et XXe siècles Vilhelm Hammershøi, sa première exposition personnelle en Suisse. « Une exposition de l’œuvre de Hammershøi de cette envergure est sans précédent dans une galerie [commerciale] », déclare James Koch, qui note que l’intérêt pour l’artiste n’a jamais été aussi grand dans les musées américains, notamment à l’Art Institute of Chicago et au Getty Museum de Los Angeles. Plusieurs œuvres de l’exposition ont été prêtées par des musées et d’autres proviennent de collections privées. James Koch précise qu’un « très petit nombre d’œuvres est à vendre ».
Plutôt que de partir de zéro, Hauser & Wirth a repris le bail de l’espace principal de la Galerie Knoell, situé Luftgässlein 4, dans la vieille ville de Bâle, et a engagé son fondateur, Carlo Knoell, en tant que directeur principal du lieu. Bien qu’elle ait mis fin à son programme d’expositions, la Galerie Knoell continuera à gérer son propre stock et conservera son deuxième espace à Bâle, dans la Maison Erasmus, Bäumleingasse 18.
Knoell apportera de « nouvelles perspectives » à l’activité de Hauser & Wirth sur le second marché, a déclaré James Koch, qui dément que cette partie de l’activité a ralenti. « Le défi consiste à obtenir de bonnes œuvres, mais le second marché est robuste pour les œuvres de bonne qualité », affirme-t-il. La liste des artistes de Hauser & Wirth comprend presque à parts égales des artistes contemporains et des successions, et certains de ses espaces, comme celui situé sur East 69th Street à New York, sont principalement consacrés à des expositions historiques. La galerie de Bâle suivra également cette ligne, même si elle aura l’occasion d’associer des figures historiques à des artistes contemporains.
Malgré son statut de capitale culturelle, Bâle ne possède pas une scène de galeries très développée. Le seul autre méga-marchand à s’y être aventuré est Larry Gagosian, qui a ouvert en juin 2019 une petite galerie dans le centre-ville, à deux pas de l’hôtel Les Trois Rois, où séjournent les collectionneurs les plus fortunés pendant Art Basel. À l’époque, Nicolas Krupp, marchand installé depuis longtemps dans la cité, avait noté qu’il n’y avait que cinq grandes galeries à Bâle – et cela n’a guère changé.
James Koch ne s’attend pas à ce qu’un essor du nombre des galeries suive l’arrivée de Hauser & Wirth, mais il pense que les affaires vont pouvoir être actives toute l’année, bien que Bâle compte moins de 200 000 habitants. « Les collectionneurs internationaux viennent pour les expositions organisées dans des institutions telles que le Kunstmuseum et la Fondation Beyeler. Et les collectionneurs locaux sont fidèles, explique-t-il. Nous avons la chance d’entretenir des relations étroites avec ce petit cercle ».
« Vilhelm Hammershøi : Silence », jusqu’au 13 juillet 2024, Hauser & Wirth, Luftgässlein 4, Bâle, Suisse