Le dernier volet du partenariat entre la Tate Modern de Londres et la marque Uniqlo s’est ouvert ce 20 juillet 2024. Oscar Murillo, lauréat du Turner Prize en 2019, s’empare de la Turbine Hall. Dans le cadre du programme Tate Play, « The flooded garden » invite les visiteurs à s’inspirer des Nymphéas de Claude Monet et à apposer leurs propres coups de pinceau sur d’immenses toiles. On peut s’attendre aussi bien à des gestes mûrement pensés qu’à des représentations plus transgressives.
L’œuvre explore l’idée de « cataractes sociales », une expression inventée par Oscar Murillo lui-même. Dans son sens littéral, le terme fait référence à la déficience visuelle dont souffrait Claude Monet et à « l’idée de cécité et de douleur. Comme si vous étiez attaqué de l’intérieur, comme si votre propre physiologie vous laissait tomber », a expliqué l’artiste à The Art Newspaper. Au sens figuré, l’œuvre reflète une société de plus en plus dépourvue d’empathie, où la défaillance du collectif éclipse le comportement de l’individu.
L’artiste colombien espère que « The flooded garden » (« Le jardin flottant ») se déploiera au-delà des rives de la Tate Modern. Des performances liées au projet étant proposées dans les parcs londoniens tout au long de l’été, il semble probable que son vœu soit exaucé. Dans la Turbine Hall, il souhaite évoquer l’énergie collective d’un « concert ou d’un stade de football » – une image émotive et émouvante, mais peut-être un peu accablante pour les supporters de l’équipe d’Angleterre de football qui se remettent à peine de la défaite en finale à l’Euro 2024.
« The flooded garden », Tate Modern, jusqu’au 26 août 2024, Londres, Royaume-Uni.