Le monde de l’art contemporain va tourner son regard cette semaine vers la Corée du Sud où se dérouleront conjointement foires et importantes expositions. La capitale asiatique a changé de statut avec l’arrivée de Frieze Seoul en 2022, dans une ville qui disposait déjà d’une foire depuis 2002, Kiaf Seoul. L’édition 2024 de cette dernière se déroule aussi cette semaine, du 4 au 8 septembre, et réunit un vaste plateau de 206 galeries, parmi lesquelles quelques parisiennes comme Marguo, Vazieux, Mark Hachem, Maât Gallery, Opera, 193 Gallery ou 313 Art Project. Mais l’événement de prestige est bien sûr la 3e édition de Frieze à Séoul (du 4 au 7 septembre 2024) qui réunit un ensemble relativement limité de 110 enseignes internationales mais parmi les plus importantes au monde. Les galeries françaises viennent en force avec en particulier Crèvecœur, Chantal Crousel, Mitterrand, Lelong & Co., Mennour, Perrotin, Almine Rech, Thaddaeus Ropac, Sultana et Jocelyn Wolff, sans compter celles qui ont un espace à Paris, comme Gagosian, Zwirner, White Cube, Mendes Wood DM, Continua, Dvir, Hauser & Wirth, Max Hetzler, Mariane Ibrahim, Peter Kilchmann, Massimodecarlo, Esther Schipper… Soit plus de 1/5e des exposants ! Comme souvent, le salon s’accompagne d’un très riche programme d’événements et d’expositions partout dans la ville, avec par exemple « Correspondence : Lee Ufan and Mark Rothko » à la Pace Gallery, « Gabriel Orozco » chez White Cube, « Portrait of a Collection : Selected Works from the Pinault Collection » à la SongEun Art and Cultural Foundation, ou « Ugo Rondinone : Burn to shine » au Museum SAN. La ville est en pleine effervescence, tant du point de vue des galeries que des musées. À l’automne de l’année prochaine ouvrira le Centre Pompidou Hanwha-Séoul, et ce n’est pas anodin si l’institution parisienne a choisi la Corée du Sud pour lancer un nouveau projet international.
Au sud de la capitale, à deux heures de train à grande vitesse, s’ouvre aussi cette semaine la Biennale de Gwangju (du 7 septembre au 1er décembre), dont l’édition 2024 a pour commissaire Nicolas Bourriaud. Le curateur, qui a choisi pour titre « Pansori, a soundscape of the 21st century », a convié de nombreux représentants de la scène française parmi les 72 artistes invités. Si le parcours se déploie en partie dans des salles sombres, la Biennale de Busan, qui se déroule quant à elle jusqu’au 20 octobre 2024, a de son côté pris pour thème « Seeing in the Dark » (« Voir dans l’obscurité »). Les commissaires Vera Mey et Philippe Pirotte entendent privilégier ici d’autres sens que la vision. Éclairant.