Le Palais de Tokyo vient de renouveler son conseil d’administration et a nommé Anne Wachsmann-Guigon présidente. Cette avocate et collectionneuse succède à Laurent Dumas. Le président du groupe Emerige avait assuré deux mandats de trois ans à ce poste depuis 2018, et ne pouvait plus être renouvelé. Il change d’institution puisqu’il a été nommé entre-temps président du conseil d’administration de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris.
Avocate d’affaire spécialisée en droit de la concurrence, Anne Wachsmann, âgée de 56 ans, est diplômée de la faculté de droit de Strasbourg et du Collège d’Europe à Bruges, où elle enseigne. Elle est associée depuis 2001 au sein du cabinet anglo-saxon d’avocats d’affaires Linklaters.
Très engagée dans le domaine culturel et pour l’inclusion, elle préside depuis 2020 le Centre Européen d’Actions Artistiques Contemporaines (CEAAC) à Strasbourg. Par ailleurs, depuis 2019, elle représente la région Île-de-France à l’Union européenne des femmes.
Elle a en outre créé en 2015 la Fondation d’entreprise Linklaters, avec laquelle elle s’engage pour l’éducation aux arts plastiques des enfants et adolescents, l’inclusion des publics éloignés et développe une collection de photographies contemporaines. Avec Linklaters, elle mène également des actions de mécénat culturel, soutenant de grandes expositions, comme les rétrospectives Helmut Newton ou Niki de Saint Phalle, mais aussi un programme du Palais de Tokyo destiné aux jeunes sous protection judiciaire.
Passionnée d’art contemporain, Anne Wachsmann Guigon a par ailleurs réuni avec son mari, Emmanuel Guigon, directeur du musée Picasso de Barcelone, une importante collection, notamment de photographies. Ensemble, ils sont membres bienfaiteurs de plusieurs musées et institutions. Elle a également publié un livre en 2020, Ces Excellents Français, revenant sur l’histoire de sa famille juive alsacienne sous l’Occupation.
Engagée pour l’art et la culture, la nouvelle présidente aura pour objectif d’accompagner le Palais de Tokyo dans ses missions et dans sa vocation d’être un centre d’art tourné vers le monde, engagé dans l’inclusion et en faveur des artistes, prenant le « pouls de la création contemporaine », selon Guillaume Désanges, président de l’établissement.
Enfin, quinze membres sur les seize formant le conseil d’administration ont été renouvelés – Paul-Emmanuel Reiffers restant membre. Il s’agit de cinq représentants de l’État : Aude Accary-Bonnery, secrétaire générale adjointe au ministère de la Culture ; Delphine Fournier, déléguée aux arts visuels ; Mylène Larbi, agence des participations de l’État ; Christopher Miles, directeur général de la création artistique ; et Béatrice Salmon, directrice du CNAP. En plus de la présidente, huit personnalités qualifiées ont été nommées : le chorégraphe Jérôme Bel ; l’artiste Neïl Beloufa ; Elisabeth dite Liz Gomis, directrice de la Maison des mondes africains ; Ronan Grossiat, consultant chez Ernst & Young ; Richard Mille, fondateur de la maison d’horlogerie éponyme ; Sandra Patron, directrice du CAPC de Bordeaux ; Paul-Emmanuel Reiffers, président de l’agence Mazarine ; et Manuel Segade Lodeiro, directeur du musée Reina Sofia à Madrid. S’y ajoutent deux représentants du personnel.