Les Journées européennes du Patrimoine reviennent pour leur 41e édition. Comme chaque année, elles ouvrent des portes habituellement fermées et permettent au public de découvrir expositions et grands lieux du patrimoine français. Cette année, elles s’articulent autour deux fils narratifs portés par les notions d’échange, de mobilité et de transmission : le « patrimoine maritime » et le « patrimoine des itinéraires, des réseaux et des connexions ».
Patrimoine maritime
Deux navires sont nommés ambassadeurs de ce patrimoine maritime : l’Alfred Merlin, qui sera à quai à Toulon, et l’André Malraux, qu’il sera possible d’apercevoir au large de Roscoff. À Saint-Malo, il sera également possible de visiter le mythique Belem. En Charente-Maritime, la Ville de Saintes propose une initiation à la fouille subaquatique : l’occasion de se faire archéologue. Dans les Pays de la Loire, Nantes invite le public à visiter le chantier de restauration du patrimoine marin.
À Paris, enfin, le Palais de la Porte Dorée met en avant la place du paysage marin dans le musée : des visites seront organisées, de l’Aquarium tropical au musée de l’Immigration, pour montrer aux visiteurs ce que les décors et le lieu doivent à la mer.
Patrimoine des itinéraires, des réseaux et des connexions
La Bibliothèque nationale de France (BnF) profite des Journées européennes du patrimoine pour dévoiler la thématique de sa saison 2024-2025 :« Le monde pour horizon ». Plus de trois cents œuvres extra-européennes de la collection seront ainsi présentées, et il sera possible de découvrir un parcours imaginé par l’artiste et voyageur Barthélémy Toguo, invité pour l’occasion.
Pour suivre cette idée de mobilité, de nombreux lieux liés au transport seront ouverts à travers la France. La SNCF invite à visiter les Cathédrales du rail, à Saint-Denis, anciens ateliers de réparation aujourd’hui désaffectés, et en cours de réhabilitation. Le musée d’Orsay proposera une visite architecturale, « De la gare au musée : architectures pour mémoire ». À Limoges, les Ailes Limousines, atelier de restauration des avions et hélicoptères anciens, montrera son savoir-faire.
L’art contemporain, invité d’honneur
La maison Kering ouvre, cette année encore, les portes de son siège, situé dans l’ancien hôpital Laennec à Paris. La Pinault Collection y organise l’exposition « Éloge de l’espace », réunissant des œuvres issues de son fonds et se concentrant sur « l’idée de passage » (avec des pièces de Nairy Baghramian, Pier Paolo Calzolari, Trisha Donnelly, Anne Imhof, Mario Merz et Danh Vo). La maison Balenciaga propose dans un espace adjacent « Les Subtilités des dialogues », échange entre le fondateur de la maison et son actuel directeur artistique, dans l’idée de mettre en avant l’esthétique Balenciaga. La Bourse de Commerce accueille encore pour quelques jours « To Breathe - Constellation », carte blanche donnée à l’artiste sud-coréenne Kimsooja.
Toujours à Paris, AWARE, association qui fait la promotion des femmes artistes, invite cinq créatrices à la Villa Vassilieff, son siège, pour « No Beginning and No End » et deux jours d’événements, dont un concert samedi soir et des performances.
À Brest, le FRAC Bretagne prolonge dans les Ateliers des Capucins sa dernière exposition « Arpenter le monde », parfaitement liée aux deux thématiques de ces Journées européennes du patrimoine. Le FRAC d’Alsace, à Sélestat, invite le public dans ses réserves, habituellement fermées.
Visites exceptionnelles
Partout en France, de nombreuses institutions ouvrent des portes habituellement closes. À Paris, il sera ainsi possible de visiter le Palais Cambon, qui accueille la Cour des comptes, l’Assemblée nationale ou encore le Sénat. L’Institut de France offre un riche programme : ouverture de la Coupole et des cinq académies qu’elle abrite, ainsi qu’une exposition sur l’œuvre de Guy de Rougemont, organisée par l’Académie des beaux-arts dans le Pavillon Comtesse de Caen. Des académiciens seront sur place pour des séances de dédicace.
Le musée du Louvre ouvre exceptionnellement le Pavillon Mollien, dévoilant ainsi au public les bureaux des équipes administratives. Sur le parvis de Notre-Dame, le village du chantier proposera de découvrir le travail mené ces dernières années, via diverses animations. Elles seront réparties sur neuf espaces et mobiliseront l’ensemble des corps de métiers travaillant à la restauration de la cathédrale.
L’ambassade de Lituanie ouvrira ses portes pour proposer l’exposition « Les Origines », explorant la mémoire historique de la Lituanie. Le public pourra également visiter l’hôtel de Chézelles, siège de l’ambassade d’Autriche, dont les salons viennent d’être restaurés. Enfin, la BnF ouvrira les portes de la Bibliothèque de l’Arsenal : à découvrir, salons du XIXe siècle, appartements baroques et salles de lecture Second Empire.
À Aix-en-Provence, le théâtre du Jeu de Paume ouvrira ses coulisses pour des visites guidées visant à mettre en lumière le fonctionnement technique d’un lieu de spectacle. Le Palais de la Bourse de Marseille, plus ancienne chambre de commerce du monde, mettra à l’honneur le 80e anniversaire de la Libération de la ville. À Lyon, il sera exceptionnellement possible de visiter la chapelle Notre-Dame de l'île Barbe, habituellement fermée au public.
« Cultivons notre avenir »
Nouveauté de cette année, le ministère de la Culture invite les institutions à organiser des activités pour parler de la cause environnementale et du développement durable, avec « Cultivons notre avenir ». De nombreuses institutions proposeront donc diverses animations sur le sujet, comme le musée Jean-Jacques Henner à Paris, le MAC VAL à Vitry-sur-Seine ou encore la Chambre de commerce et d’industrie de Nancy. De son côté, le ministère de la Culture, ouvert à l’occasion des Journées européennes du patrimoine, s’associera à l’organisme 2tonnes pour parler empreinte carbone.