Directeur de l’École supérieure d’art d’Avignon depuis 2021, Morgan Labar succède à Estelle Pagès qui a dirigé l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon de 2019 à 2023. Durant l’année écoulée, la codirection par intérim a été assurée par Nathalie Pierron et Sébastien Bouvet.
Historien et critique d’art, Morgan Labar est normalien, diplômé en philosophie et docteur en histoire de l’art de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Membre associé du laboratoire SACRe (EA 7410, Université PSL) et de l’unité mixte de recherche THALIM (UMR 7172, ENS – Sorbonne Nouvelle – CNRS), ses recherches ont notamment été soutenues par la bourse postdoctorale annuelle de la Terra Foundation for American Art à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) à Paris. Il a coorganisé les journées d’études internationales « Arts contemporains et indigénéités » (ENS, mars 2021) et « Du Caring for Country au Care dans les institutions muséales » (ENS, avril 2023), ainsi que le colloque « Désœuvrer », consacré aux pratiques artistiques du désœuvrement et aux stratégies anti-productivistes depuis 1945 (ENS, École du Louvre, Beaux-Arts de Paris, octobre 2021). II a publié La gloire de la bêtise. Régression et superficialités dans les arts depuis la fin des années 1980 (Les Presses du réel, 2024).
Il a enseigné à l’École du Louvre, au département Arts de l’ENS où il est enseignant associé et anime avec Daria de Beauvais le séminaire « Autochtonie, hybridité, anthropophagie » depuis 2020. En outre, il est administrateur de plusieurs institutions culturelles et associations (ANdÉA-Association nationale des écoles supérieures d’art, FRAC Sud-Cité de l’art contemporain, Festival Actoral, Atelier des artistes en exil).
« À l’heure où l’enseignement supérieur culturel public est menacé par des politiques de rigueur hostiles au principe même de service public, il nous revient de défendre collectivement l’importance d’un tel enseignement, tant sur les plans artistique et scientifique que politique et social, a affirmé Morgan Labar dans son projet d’orientation stratégique et pédagogique pour l’ENSBA Lyon. […] L’ENSBA Lyon doit continuer à cultiver des pédagogies critiques, à travailler la singularité de ses formations en art et en design – non sans mettre en œuvre des transversalités fécondes entre ces formations – et à affirmer que l’art, même lorsqu’il consiste en d’infimes gestes, est une manière de se situer dans un monde en crise. […] Dans un monde où les rapports de pouvoir, les conflits, les discriminations et les inégalités se sédimentent inexorablement, ces écoles offrent des outils critiques (théories et pratiques queers, déhiérarchisantes, décoloniales, anticapacitistes, entre autres multiples propositions) pour prendre soin, ébranler les habitudes et inventer des mondes communs. Une école inclusive doit permettre que s’y développent des modalités d’attention différentes, ouvertes à la neurodiversité et à l’écodiversité. Une école ouverte doit s’efforcer de déjouer les binarités, celles du genre comme celles de la pensée. Mais une école comme l’ENSBA Lyon doit être aussi un laboratoire où ces enjeux ne sont pas dissociés de la rigueur et de l’exigence qu’impliquent la recherche artistique et l’investigation intellectuelle. Être ainsi un laboratoire où s’inventent des manières d’être au monde, des formes plastiques comme des formes de vie, des futurs désirables. Il ne s’agira pas de multiplier les activités nouvelles. Avec les équipes, il s’agira de remettre de la lisibilité et d’épanouir les potentialités de l’école qui sont déjà là. »