Le quartier Matignon-Saint-Honoré n’en finit pas d’attirer les galeries. Parmi les dernières arrivées, dès le 4 octobre 2024, la Galleria Continua s’installe au 108, rue du Faubourg-Saint-Honoré, à côté de l’hôtel Bristol. Cet espace de 70 m2, loin de ses autres enseignes du Marais et des Moulins, est fort bien placé, à proximité du palace parisien, mais aussi du nouveau siège de Sotheby’s, qui quitte ce mois d’octobre le voisinage de l’Élysée pour l’angle opposé au Bristol.
L’installation de la Galerie Mitterrand au no 95 de la même rue, avec ses 250 m2, est plus ambitieuse encore, ne se contentant plus de sa présence dans le Marais. Cette adresse est située à quelques mètres de la galerie Nathalie Obadia et de Sotheby’s – une concentration comparable à Mayfair, à Londres. L’inauguration est prévue le 14 octobre 2024 avec un accrochage consacré à Roberto Matta. La liste est longue et loin de s’achever. Tous ceux qui le peuvent rallient le secteur et les grands noms de la profession déjà implantés : Mennour, Almine Rech, Perrotin, Lelong & Co., etc. Peu à peu, le quartier s’étend Faubourg-Saint-Honoré, au-delà de la galerie Nathalie Obadia. Chacun cherche son espace.
L'épicentre d'une effervescence
Cette ruée vers le « Triangle d’or » du marché parisien explique le lancement de l’association Matignon Saint-Honoré, destinée à défendre les galeries et marchands du quartier. Après un démarrage « à quatre autour d’un café », confie sa présidente Hélène Bailly, la structure compte déjà trente membres, de Brame & Lorenceau à Skarstedt. Un vernissage inaugural est prévu le 14 octobre 2024, de 17 à 21 heures, avec violonistes, food trucks et champagne. « Les maisons de ventes font des événements pendant la semaine d’Art Basel Paris, avec succès, alors, pourquoi pas nous ? D’autant que ce succès est quand même dû aux galeries qui animent le quartier ! » s’exclame Hélène Bailly, secondée par le secrétaire général Raphaël Durazzo et le trésorier Alexis Lartigue. L’objectif de l’association est notamment de faire vivre le secteur, week-end compris, quand les cols blancs l’ont déserté. Inclure les maisons de ventes Piasa, Christie’s, Sotheby’s et Artcurial aux événements organisés vient d’une volonté de rompre avec la sempiternelle rivalité avec les marchands. « Nous voulons des galeries qui jouent vraiment le jeu avec des vernissages, des signatures, des performances, qui ne restent pas juste ouvertes ce soir-là », revendique Hélène Bailly, justifiant ainsi une cotisation plus élevée que d’ordinaire. Les motivations stratégiques en faveur du 8e arrondissement demeurent multiples, parmi lesquelles la difficulté de circuler dans le Marais pour les collectionneurs, le report des galeristes lassés de ne pas trouver d’espace qui leur convient dans le 1er arrondissement, autour de la Bourse de Commerce, et enfin la place prise par le second marché, en période de turbulences. « Il est évident que les acheteurs se recentrent sur le second marché, ce qui renforce ce quartier », conclut Hélène Bailly.