OFFSCREEN célèbre sa 3e édition. Quelle est la spécificité de ce rendez-vous ?
OFFSCREEN est le fruit de mes années passées à la direction de Paris Photo, notamment avec son développement à Los Angeles où j’ai été amené à travailler sur les différents dispositifs de l’image fixe et en mouvement. Ensuite, mon passage au sein de la petite équipe de préfiguration de la Fondation LUMA à Arles m’a permis de continuer à enrichir ce champ d’exploration. Avec l’arrivée d’Art Basel Paris, j’ai réfléchi à une proposition centrée autour des pratiques contemporaines et historiques d’avant-garde, où se mêlent tous types de supports et de médiums, qu’il s’agisse de vidéos, de films, de photographies, de sculptures, d’installations multimédias ou d’oeuvres digitales. Au regard de leur très grande diversité, ces dernières ne sont en effet pas présentées de façon cohérente dans les grandes expositions et les foires. Aussi, il m’a semblé important de créer un espace pour que toutes les formes contemporaines de l’image soient questionnées de manière harmonieuse, avec des conditions d’accès aux oeuvres privilégiées dans un environnement d’exception. Afin de souligner la grande fluidité de ces pratiques artistiques, OFFSCREEN privilégie un travail sur la mise en scène et sur la présentation de solo shows pour initier un dialogue entre les oeuvres, propice au regard contemplatif.
Chantal Akerman, représentée par la galerie Marian Goodman, est l’invitée d’honneur de cette édition…
Au-delà du film cinématographique projeté en salle, Chantal Akerman a nourri très tôt une réflexion sur l’installation. Alors que son oeuvre est actuellement saluée par le Jeu de Paume, nous avons souhaité présenter cette production spécifique en travaillant dans une complémentarité intelligente entre l’institution parisienne, la Fondation Akerman et la galerie Marian Goodman qui rejoint OFFSCREEN cette année. Nous accueillons par ailleurs cinq artistes de plus que l’an passé, et les galeries qui les soutiennent sont, pour cette édition, internationales aux deux tiers.
Quelles sont les autres nouveautés ?
OFFSCREEN investit l’hôtel Eldorado, dans le 17e arrondissement, pour y proposer des soirées spéciales. Ce sont vingt curateurs issus d’institutions internationales de premier plan (MoCA, Whitney, Tate…) qui y seront accueillis à l’occasion du premier programme de résidences curatoriales OFFSCREEN, lequel comprend également une bourse de recherche.
À quels types de collectionneurs s’adresse cet événement ?
La fourchette de prix est large et varie de 5 000 euros pour les petites installations à plusieurs centaines de milliers d’euros pour les grandes, comme celles d’Alfredo Jaar (Goodman Gallery et Galerie Hubert Winter). Les prix moyens sont compris entre 20 000 et 40 000 euros. Concernant le type de collectionneurs, il s’agit avant tout d’amateurs d’art contemporain et bien sûr d’institutions. En réunissant des acteurs français et internationaux de premier plan, OFFSCREEN s’est en effet imposé comme un interlocuteur privilégié des grandes collections publiques et privées pour l’acquisition de travaux d’envergure muséale.
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OFFSCREEN, du 16 au 20 octobre 2024, Grand Garage Haussmann, 43-45 rue de Laborde, 75008 Paris.