Dans un environnement chargé pendant cette semaine de l’art marquée par la dispersion des collectionneurs sollicités par plus de dix événements dans Paris, Asia Now a su tirer son épingle du jeu. La 10e édition de la foire centrée sur l’art contemporain asiatique a attiré plus de 25 000 visiteurs dans le beau cadre de la Monnaie de Paris. Les conservateurs et dirigeants du Centre Pompidou, du Palais de Tokyo ou du Musée Guimet ont visité l’événement, tout comme des représentants et trustees d’institutions internationales. Les collectionneurs sont aussi venus en nombre, européens, américains ou asiatiques. « Je pense que la foire s’en est très bien sortie étant donné le contexte actuel du marché difficile et l’offre pléthorique de foires concurrentielles cette année. Asia Now est devenue un salon que les collectionneurs visitent après Art Basel Paris, s’ils ne doivent choisir qu’une seule ou peu de foires off », observe Adeline Jeudy, cofondatrice de la galerie LJ.
De nombreux exposants se sont ainsi réjouis d’avoir presque tout vendu dès le vernissage et ont dû réaccrocher leur stand. Pour sa deuxième participation, la galerie Backslash a fait sold out avec un stand consacré à un solo show d’Odonchimeg Davaadorj, les prix s’échelonnant entre 1 000 et 5 500 euros. Même constat pour la galerie Perrotin, avec un focus sur Ya Chin Chang, présenté pour la première fois, le prix des œuvres allant de 13 000 à 22 000 dollars. L’artiste aura bientôt droit à une exposition dans l’espace de la galerie avenue Matignon. Le stand d’Anne-Laure Buffard a été quasiment entièrement vendu, les œuvres variant de 3 000 à 17 000 euros. « Nos acheteurs sont français, anglais, américains, suisses et belges », précise la galerie parisienne. A2Z Art Gallery, fidèle exposant depuis les débuts de la foire, présentait le travail de Bao Vuong : elle a vendu 80 % du stand, avec un pic à 63 000 euros. Gros succès aussi pour la Galerie Louis & Sack qui a vendu 70 % de son solo show du Coréen Seungsoo Baek, avec des œuvres entre 4 000 et 22 000 euros. Parmi les primo participants, la galerie Carlier | Gebauer a vendu pour un total situé entre 100 000 et 150 000 dollars (dont une œuvre à 70 000 dollars) et attendait de nombreuses confirmations supplémentaires.
« Cette édition anniversaire marqué par le thème de la cérémonie et des rituels [avec entre autres une exposition de Nicolas Bourriaud et Alexander Burenkov via leur structure Radicants] a permis de réaffirmer l’importance et la vitalité de la création dans cette vaste partie du monde qui connaît depuis plusieurs années un développement majeur tant économique que culturel, explique Alexandra Fain, directrice et fondatrice de la foire. Une actualité soulignée aussi par les expositions concomitantes que consacre cet automne le Centre Pompidou, l’une à la jeune scène chinoise actuelle, et l’autre au Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul ». Autant de synergies qui ont fait mouche.