Dans un contexte mondial déjà bien saturé, certains parviennent à dénicher des sites inattendus pour installer de nouvelles foires. Dernier exemple en date : VIMA (« plateforme » ou « podium » en grec). Cette toute nouvelle foire d’art contemporain sera lancée au printemps prochain, et se déroulera du 15 au 18 mai 2025, à Limassol, sur l’idyllique île de Chypre, en mer Méditerranée. Installée dans d’anciens locaux vinicoles en bord de mer, elle doit sa naissance à un trio : Edgar Gadzhiev, venu du marketing ; Lara Kotreleva – installée à Chypre, elle est à l’origine de la plateforme Sphere Space – ; et Nadezhda Zinovskaya qui a fondé en 2022 la Fondation Ayarkut, active au Kazakhstan et au Mexique, après avoir lancé à Moscou l’espace collaboratif Cube. Moscow.
La participation des galeries se fera sur invitation, sous la houlette d’un comité composé d’Alexandros Diogenous (fondateur de Pylon Art & Culture, cofondateur des Limassol Art Walks) ; de Tasos Stylianou (galeriste, directeur et cofondateur des Limassol Art Walks) ; et enfin d’Andre Zivanari (fondateur et directeur de Point Center for Contemporary Art, à Nicosie).
Pourquoi avoir choisi la petite République de Chypre ? Les organisateurs entendent miser en premier lieu sur la scène locale. « Depuis que je vis à Chypre, j’ai pu observer l’éclosion régulière de nouveaux espaces d’art, de galeries et de fondations. La majorité des artistes vit et travaille à Nicosie, la capitale chypriote, mais la ville de Limassol a émergé comme un hub très vivant, tant dans les domaines artistique que commercial, offrant ainsi un environnement dynamique pour lancer une foire d’art », confie Lara Kotreleva. Limassol « est en pleine croissance sur le plan des affaires et des finances, attirant de plus en plus l’attention d’un public international », ajoute Edgar Gadzhiev.
La foire vise des amateurs d’art locaux, « qui y ont récemment emménagé, ou sont en visite sur l’île », « à qui nous proposerons une connexion en profondeur avec la scène artistique de Chypre et de la région », précise Nadezhda Zinovskaya. Ces toutes dernières années, la population d’origine russe s’est accrue sur l’île. Celle-ci entretient par ailleurs des liens étroits avec la Grèce, que la foire entend encore renforcer…
Les organisateurs de VIMA ambitionnent de réunir près de 35 galeries, principalement issues de l’île ou des pays voisins. « Nous avons déjà à ce jour la confirmation de galeries de Chypre, de Grèce, du Liban et des Émirats arabes unis, et nous aimerions attirer aussi des exposants de pays comme l’Égypte, la Tunisie, l’Italie ou la France », expliquent-ils.
Pour le trio de fondateurs, VIMA ne peut être comparée à d’autres foires méditerranéennes comme la Foire d’Athènes Art Athina, en raison notamment du format « plus sélectif et resserré » du nouvel événement, ni à CAN Ibiza, en raison entre autres de la localisation singulière de Chypre, « au carrefour de nombreuses cultures ». En outre, lors de l’édition inaugurale, une large place sera faite aux espaces non commerciaux, tandis qu’une exposition autour de la scène locale et régionale sera proposée par un curateur invité. Un programme hors les murs mettra à l’honneur l’héritage culturel de l’île. Alors que les boutique fairs bien ciblées séduisent de plus en plus les visiteurs en quête d’échanges plus nourris et lassés de la course des méga événements, VIMA pourrait bien tirer son épingle du jeu.