C’est dans le 13e arrondissement de Paris, non loin de la place d’Italie, que Jean-Michel Attal a inauguré jeudi 28 novembre 2024 un nouvel espace pour accueillir sa collection d’art contemporain, « un lieu qu’il avait en tête depuis longtemps », nous confie-t-il. En le nommant non sans humour « Loukoums & Art contemporain » (LAC), le notaire à la retraite explique vouloir ainsi déclarer son « amour des traditions orientales et de l’art », lui qui possède aussi une maison très contemporaine dans la médina de Marrakech.
Ami de Guillaume Durand, c’est par l’intermédiaire des parents du futur homme de télévision, les galeristes de la rue Mazarine Nicole et Lucien Durand, qu’il s’initie à l’art. Il commence à acheter des œuvres il y a 45 ans, d’abord modestement avant de pouvoir bénéficier de budgets plus confortables. Dès la fin des années 1980, il acquiert par exemple des pièces de Sol LeWitt ou Pierre Soulages. Il a aussi beaucoup soutenu les artistes de la scène française des années 1990-2000, comme Saâdane Afif, Guillaume Leblon, Katinka Bock, Mircea Cantor ou Loris Gréaud. Tous sont présents dans l’exposition inaugurale du LAC qui réunit les pièces de quarante artistes sélectionnées par le collectionneur, qui a aussi conçu l’accrochage. Il a par exemple associé Katinka Bock et Lee Ufan, ou réuni un ensemble intense de photographies dans le couloir d’accès au lieu, avec des images d’Andres Serrano, Zoe Leonard, Georges Tony Stoll et, dans un registre plus paisible, Hiroshi Sugimoto. Une Sphère d’Adel Abdessemed fait la transition avec l’espace principal, organisé autour d’un patio central surmonté d’une coursive qui n’est pas sans rappeler les riads du Maroc. Le bâtiment, qui fut une station essence pour taxis avant d’être transformé en habitation, a été entièrement rénové par l’architecte belge Olivier Dwek qui y a conçu un grand espace d’exposition ainsi que cinq réserves pour stocker une partie des cinq cents numéros du fonds.
Le collectionneur prévoit de montrer ici un choix d’œuvres qu’il a réunies, par roulement de trois à six mois, et de présenter entre ces sessions deux expositions commerciales de jeunes artistes, qui n’ont pas forcément de galerie. Si le prochain accrochage, en septembre 2025, sera consacré aux polyptyques – avec notamment Miriam Cahn –, Jean-Michel Attal se dit « disposé ultérieurement, donc après ces deux propositions, à faire appel à un commissaire qui se plonge dans l’inventaire des œuvres et soit le curateur d’une prochaine exposition ». Il envisage aussi d’organiser des focus sur un seul artiste en s’appuyant sur les œuvres d’un autre collectionneur. Il entend enfin animer le lieu en organisant tous les deux mois des soirées de poésie, des concerts et des conférences. Avec ce nouveau lieu à Paris, Jean-Michel Attal va ainsi rendre public son engagement profond depuis des décennies pour l’art et les artistes.
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LAC, 80 A rue Bobillot, 75013 Paris. Visites tous les samedis de 14 h 30 à 18 h 30 et sur rendez-vous auprès de Dayneris Brito (contact.attal.lac@gmail.com)