Après le Brésilien Adriano Pedrosa, qui avait mis l’accent sur le « Sud Global », c’est une commissaire spécialiste de l’Afrique cette fois qui prendra les rênes de la prochaine édition de la Biennale de Venise, en 2026. Sur proposition de son nouveau président, Pietrangelo Buttafuoco, nommé par le gouvernement italien d’extrême droite, le conseil d’administration de la Biennale de Venise a donc choisi Koyo Kouoh. Elle assurera le commissariat de la 61e édition de la manifestation vénitienne. Selon Pietrangelo Buttafuoco, « sa vision en tant que commissaire, chercheuse, et personnalité publique influente, associe les talents des générations les plus jeunes, les plus raffinés et les plus disruptifs ». Sa nomination s’inscrit dans la mission que la Biennale se donne depuis une centaine d’années : « accueillir le futur », dit-il.
Née en 1967 à Douala, au Cameroun, Koyo Kouoh vit entre Dakar, au Sénégal, Bâle, en Suisse, et Le Cap, en Afrique du Sud. Elle dirige depuis 2019 le Zeitz Museum of Contemporary Art Africa (Zeitz MOCAA), au Cap. Les biennales et autres expositions internationales lui sont familières : elle a notamment assuré le commissariat en 2016 de « Still (the) Barbarians », la 37e édition d’EVA International (la Biennale d’Irlande) à Limerick ; et celle de Dakar en 2003. Elle a également fait partie de l’équipe curatoriale des Documenta 12 et 13, en 2007 et 2012. De 2013 à 2017, elle a par ailleurs été curatrice pour la foire d’art contemporain africain 1-54, à Londres et à New York.
Avant de prendre la tête du Zeitz MOCAA, elle a créé en 2008, à Dakar, le RAW Material Company, un centre d’art, lieu d’exposition et de rencontres, dont elle a été la directrice artistique. Elle a participé au commissariat de nombreuses expositions à travers le monde, dont « Body Talk : Feminism, Sexuality and the Body in the Works of Six African Women Artists » au WIELS à Bruxelles en 2015.
Elle a beaucoup écrit sur la scène contemporaine avec un prisme panafricain et international. Citons Shooting Down Babylon (2022), première monographie de l’artiste sud-africaine Tracey Rose, ou Condition Report on Art History in Africa (2020).