C’est dans l’une des artères les plus prestigieuses de Paris qu’Oana Ivan a choisi d’implanter la galerie qui porte son nom. Celle-ci ouvrira ses portes le 17 janvier. Localisé au 93 rue du Faubourg Saint-Honoré, dans le 8e arrondissement, l’espace se situe en effet à quelques mètres de la galerie Nathalie Obadia, de la galerie Jacques Bailly, ou encore du nouveau siège de Sotheby’s, et presque en face de l’agence immobilière de luxe Sotheby’s Propriétés Parisiennes. Consciente qu’une telle adresse peut se révéler intimidante pour les amateurs, Oana Ivan souhaite y organiser des rencontres avec les artistes, des discussions et autres événements. L’entrepreneuse n’est pas une novice en matière d’art : elle dirige depuis une dizaine d’année Frame Book Magazine, une prestigieuse publication autour de la création et de l’art de vivre. Cette native de Bucarest, en Roumanie, sous le régime de Ceausescu, a commencé par des études de droit avant de voyager en Europe et aux États-Unis, tout en obtenant un MBA à l’International University de Monaco en management dans le secteur du luxe.
C’est avec une légende de la photographie de mode que sera inaugurée la Oana Ivan Gallery : Peter Knapp. « Nous nous sommes rencontrés à New York en 2023 à travers des amis communs et avons immédiatement décidé de travailler ensemble », confie-t-elle. Après avoir ambitionné d’ouvrir l’espace pendant la Fashion Week en automne 2024, c’est finalement sur celle de janvier cette année qu’elle a jeté son dévolu. Un choix pertinent tant le Suisse Peter Knapp reste indissociable du monde de la mode, plusieurs fois directeur artistique du magazine Elle, et collaborateur entre autres de Vogue, Fortune, Stern…
L’exposition, baptisée « Compte à rebours, 2024-1960 », explorera six décennies de création, entre photos d’époque célébrissimes du premier lauréat du Nikon Prize en 1969, qui a travaillé avec les plus grands – d’Yves Saint-Laurent à Thierry Mugler –, mais aussi de nouvelles pièces sur toile datant de 2024… « Puisant dans ses archives, il abandonne le papier photographique traditionnel pour la toile, où se mêlent photographies de mode et clichés de lieux qui l’ont inspiré, comme Salzbourg, Ravenne ou Chartres. Aux corps et paysages s’ajoutent des matières – tissus, marbre, pierre ou granite – qui deviennent les éléments constitutifs de ses compositions. Forme et fond se fondent, premier plan et second plan se confondent, pour créer une œuvre profondément singulière », souligne la galerie. Un parcours qui, « des pavés parisiens aux plages méditerranéennes, raconte l’émancipation des femmes et la liberté des corps ». L’accrochage de la trentaine de pièces sera renouvelé sur les murs de cette galerie intimiste, incitant à revenir. Oana Ivan précise qu’après cet événement inaugural (qui se terminera le 17 avril), elle n’entend pas cantonner la programmation à la photographie, et proposera quatre expositions par an.