Paris : des expositions éclectiques dans la Ville Lumière
Le musée du Louvre inaugure la nouvelle année avec une exposition exceptionnelle consacrée au maître florentin du XIIIe siècle Cimabue (22 janvier-12 mai). L'exposition s’articulera autour de la Maestà récemment restaurée et de La Dérision du Christ (vers 1280) – un tableau resté accroché pendant des décennies dans une cuisine de Compiègne avant d’être acquis par le musée. À partir du mois d’avril, le département d’art islamique accueillera la première rétrospective d’envergure consacrée par le musée au sultanat mamelouk de l’Égypte médiévale et du Moyen-Orient.
Avant sa fermeture pour restauration pendant cinq ans, le Centre Pompidou propose deux expositions dont le choix s’avère particulièrement opportun. Tout d’abord, une rétrospective à travers quelque 200 œuvres de Suzanne Valadon (15 janvier-26 mai), ancien modèle de Pierre-Auguste Renoir et d’Henri de Toulouse-Lautrec, qui fut ensuite acclamée par la critique pour ses propres talents de peintre. Ensuite, « Paris Noir » (19 mars-30 juin) mettra en lumière les artistes noirs actifs dans la capitale entre 1940 et 2000, dont beaucoup d’œuvres n’ont jamais été exposées en France.
Au musée d’Orsay, une exposition exceptionnelle sur le peintre naturaliste du XIXe siècle Christian Krohg sera inaugurée le 25 mars (jusqu’au 27 juillet) dans le cadre d’un partenariat avec le Nasjonalmuseet d’Oslo. Le peintre est réputé pour ses représentations réalistes de la vie urbaine au quotidien, toujours émouvantes.
En avril, le musée de l’Orangerie ouvre une nouvelle perspective sur l’impressionnisme avec une exposition consacrée aux Nymphéas de Claude Monet. Loin de réduire leur flou artistique à un trouble visuel de l’artiste, cette présentation le présente comme une clé essentielle pour comprendre son héritage et son influence (du 30 avril au 18 août).
Enfin, plusieurs expositions personnelles mériteront l’attention : au Palais de Tokyo, les installations poétiques de l’artiste multimédia vietnamienne Thảo Nguyên Phan et le travail de la peintre suisse-argentine Vivian Suter (ouverture en juin) ; Anna Maria Maiolino, la lauréate du Lion d’or 2024 à la Biennale de Venise au Musée national Picasso-Paris (juin-septembre) ; et l’artiste d’avant-garde japonais Tarō Okamoto (15 avril-7 septembre) au musée du quai Branly-Jacques Chirac.
Londres : la culture pop s’invite sur les rives de la Tamise
Les marginaux de la culture pop de la fin du siècle dernier seront sous les feux de la rampe dans la capitale britannique. Outre la célébration de Leigh Bowery par la Tate Modern, la Hayward Gallery accueillera une rétrospective de Linder Sterling (11 février-5 mai), généralement connue sous son seul prénom. Linder, qui a créé la pochette du single Orgasm Addict des Buzzcocks, utilise le photomontage et la sculpture pour ses plaidoyers féministes. Tous ceux qui s’intéressent aux racines du pop art iront visiter au Courtauld la première exposition britannique sur Wayne Thiebaud (10 octobre-18 janvier 2026), dont les peintures de nourriture, à la fois simples et brillantes, sont une pierre angulaire du genre.
Il ne faudra pas non plus manquer l’exposition d’ampleur consacrée au peintre africain-américain originaire de Chicago Kerry James Marshall par la Royal Academy of Arts (20 septembre-18 janvier). La première rétrospective européenne de l’artiste australienne indigène Emily Kam Kngwarray se tiendra à la Tate Modern (10 juillet-11 janvier), tandis que les portraits du japonais Yoshitomo Nara seront exposés durant l’été à la Hayward Gallery (10 juin-31 août).
Les amateurs d’histoire de l’art trouveront leur bonheur ailleurs. Une quarantaine de portraits de l’expressionniste Edvard Munch seront exposés à la National Portrait Gallery (13 mars-15 juin). La Tate Britain organisera quant à elle des expositions parallèles de l’artiste moderniste Ithell Colquhoun et d’Edward Burra, connu pour ses études sur le Harlem des années 1930 (13 juin-19 octobre), tandis que la confrontation prometteuse entre J.M.W. Turner et John Constable (27 novembre-12 avril) ne manquera pas d’attirer les visiteurs aux goûts plus classiques.
New York : défier les conventions
Plusieurs expositions monographiques d’importance se tiendront à Manhattan et se pencheront sur les pratiques d’artistes qui ont défié les conventions. Le 19 octobre, le Museum of Modern Art ouvrira « Ruth Asawa : A Retrospective », après une première présentation au San Francisco Museum of Modern Art. À partir du 8 février, le Metropolitan Museum of Art accueillera « Caspar David Friedrich : The Soul of Nature », la plus grande exposition américaine consacrée au peintre romantique allemand, qui a réinventé les paysages en tant que lieu d’expression des émotions humaines. Bien que son œuvre ait été ultérieurement marquée par son appropriation par les nazis, elle établit un lien profond entre les regardeurs et le monde naturel.
Le 3 octobre, la première rétrospective consacrée à Tehching Hsieh sera inaugurée à la Dia Beacon, le long de l’Hudson. Au cours de ces performances qui ont duré un an, l’artiste a vécu dans une cage, a été lié à un autre artiste sans jamais le toucher et a vécu en plein air. Hsieh a expliqué que ces expériences extrêmes invitaient à réfléchir sur l’existence et sur la façon dont nous utilisons le temps.