Les noms des quatre artistes en compétition pour le Prix Marcel Duchamp 2025 ont été dévoilés ce soir chez Artcurial à Paris. Opérée par un comité de sélection composé de collectionneurs de l’Adiaf, l’Association pour la diffusion internationale de l’art français, organisatrice du Prix, la sélection tranche avec les dernières éditions. Ce sont en effet Bianca Bondi, Xie Lei, Eva Nielsen et Lionel Sabatté qui ont été retenus, dans une stricte parité hommes-femmes. Et tous ont déjà un beau parcours derrière eux.
Trois artistes de la sélection 2025 sont nés dans les années 1980. Originaire de Johannesburg en Afrique du Sud, Bianca Bondi est née en 1986. Représentée par la galerie mor charpentier (Paris), elle est actuellement en résidence à la Villa Médicis, à Rome. Son travail a bénéficié d’une large visibilité ces dernières années, tant en France qu’à l’étranger : en 2024, il a en effet été montré à la 15e Biennale de Gwangju ; au Castello di Rivoli, à Turin ; au MO.CO., à Montpellier ; au Museum Frieder Burda, à Baden-Baden ; au Forest Festival of the Arts, à Okayama. En 2023, il était présenté au Dallas Contemporary et à Lafayette Anticipations à Paris ; auparavant, au MAMAC à Nice (2022) ; à la deuxième Biennale de Thaïlande, à Korat (2021) ; à la Fondation Louis Vuitton, à Paris (2021) ; à la Biennale de Busan (2020) ; enfin à la 15e Biennale de Lyon (2019), entre autres. « Passionnée par l'écologie et les sciences occultes, Bianca Bondi combine les deux domaines dans des œuvres de nature transformative où l’aura des objets est un élément clé », et a recours notamment à l’eau salée produisant des réactions en chaîne, précise l’Adiaf.
Xie Lei est quant à lui né en 1983 en Chine. Installé à Paris depuis 2006, l’artiste, diplômé entre autres des Beaux-Arts de Paris, est représenté par la galerie Semiose. Par un heureux hasard, celle-ci inaugure ce soir même, 9 janvier, une importante exposition de ses nouvelles œuvres, dans son espace du Marais à Paris. Grâce à une technique virtuose et à une palette de couleurs audacieuses et singulières, l’artiste immerge le spectateur dans une atmosphère étrange et onirique. « La plupart de ses tableaux renvoient à des situations troubles ou inquiétantes, discrètement rattachées à des souvenirs littéraires et cinématographiques, ou bien puisées au creuset profond des sentiments. Il s’attache à la complexité des évènements, des situations et surtout à leurs ambiguïtés, leurs tensions », souligne l’Adiaf. Lui aussi résident à la Villa Médicis à Rome, en 2024, Xie Lei a vu son travail exposé partout en France – dont la Fondation Louis-Vuitton à Paris, le MO.CO à Montpellier, le CAPC Musée d’art contemporain de Bordeaux, la Villa Noailles à Hyères, la Collection Lambert à Avignon, le MAC VAL, à Vitry-sur-Seine, ou la Fondation d’entreprise Ricard, à Paris. Ses œuvres figurent dans de prestigieuses collections publiques et privées comme le Thyssen-Bornemisza Art Contemporary, à Madrid ; l’Albertina à Vienne ; ou le X Museum, à Pékin.
Née la même année mais en France, Eva Nielsen travaille à Paris et elle est également diplômée des Beaux-Arts de cette ville ; elle est représentée par la galerie Peter Kilchmann (Paris et Zurich). « Connue pour des peintures hybrides, qui vont chercher dans le latex, le cuir, la soie et la sérigraphie de quoi offrir une dimension complexe et imprévue à des compositions picturales uniques, Eva Nielsen permet au regardeur d’explorer, selon des strates successives et immersives, les paysages qu’elle arpente. La peintre-photographe- plasticienne superpose ces étapes pour semer le doute sur la fabrique de l’œuvre », résume l’Adiaf. L’artiste, qui a eu droit à des expositions à l’étranger, de la Suisse à la Russie, a participé en 2022 à la Biennale de Lyon. Ses œuvres figurent, en France, dans plusieurs collections publiques et privées, notamment au Mac/Val, au Musée de Rochechouart, à la Fondation Fiminco, à la Collection Société Générale, au FMAC de Paris, au FRAC Auvergne, à la Fondation Schneider, à la Collection Emerige… Et, au-delà, au MOCA, à Los Angeles, et à la Fondation Thalie, en Belgique.
Légèrement plus âgé (il est né à Toulouse en 1975), Lionel Sabatté est lui-aussi issu des Beaux-Arts de Paris. Il est représenté par la galerie Ceysson & Bénétière (Paris, New York, Koerich, Lyon, Genève, Saint-Etienne). Sa démarche artistique est multiple. « Pratiquant à la fois la peinture, le dessin et la sculpture, Lionel Sabatté tâche de faire dialoguer l’ensemble de ses œuvres dans une interconnexion permanente. La sphère du vivant ainsi que les transformations de la matière dues au passage du temps se retrouvent au cœur de son travail, explique l’Adiaf. L’artiste entame depuis plusieurs années un processus de récolte de matériaux qui portent en eux la trace d’un vécu : poussière, cendre, charbon, peaux mortes, souches d’arbres... Ces éléments sont combinés de manière inattendue ». Largement exposée en France et hors de nos frontières, sa production a intégré les collections du musée d'Art Moderne et Contemporain de Saint-Étienne Métropole, le CNAP (Centre National des Arts Plastiques) ou encore le CAFA Art Museum à Pékin en Chine…
Cette édition 2025 du Prix Marcel Duchamp sera inhabituelle. En effet, après avoir été accueillie pendant 24 ans par le Musée national d’art moderne, « la prochaine exposition du Prix Marcel Duchamp ne pourra avoir lieu au Centre Pompidou [partenaire du Prix, ndlr], qui va fermer pour des travaux de rénovation. Les prochaines expositions du Prix Marcel-Duchamp auront lieu au musée d’Art moderne de Paris, de 2025 à 2029 inclus, grâce à un accord conclu entre l’Adiaf, le Centre Pompidou et le musée d’Art moderne de Paris / Paris Musées », précise Claude Bonnin, président de l’Adiaf.
L’exposition des nommés du Prix Marcel-Duchamp 2025 se déroulera du 26 septembre 2025 au 22 février 2026. Le ou la récipiendaire, qui touchera une dotation de 35 000 euros, sera annoncé jeudi 23 octobre 2025 au musée d’Art moderne de Paris, pendant la semaine de l’art parisienne d’octobre.