Créée en 1921, la Fondation pour la sauvegarde de l’art français organise depuis 2013 la campagne « Le plus grand musée de France ». Portée par des étudiants, elle vise à lever des fonds pour restaurer et revaloriser les œuvres du patrimoine français situées dans l’espace public.
Cette année, Marie-Lou Izard, Suzon Gauthier et Audrey Cossenard, étudiantes en master de recherche en histoire de l’art à Sorbonne-Université, ont été chargées de mener une campagne de mécénat pour la restauration d’un moulage du Jeune Faune, de Félix Charpentier, installé dans le parc Monceau, à Paris.
D’abord exposée au Salon de 1884, la statue fut acquise par la Ville de Paris. Altérée par le temps et des actes de vandalisme, l’original a été remplacée en 1999 par un moulage, aujourd’hui lui aussi abîmé par vingt ans d’exposition aux intempéries et à la pollution, ses coutures fissurées par endroits et son marbre taché et couvert de mousses, algues et lichens. Qualifié de « véritable relais public de l’original » par les trois étudiantes, qui ont mené tout un travail de recherche sur l’œuvre, ce moulage n’est pas la seule sculpture de Félix Charpentier présente dans l’espace public parisien – ce dernier a notamment participé à l’ornement des façades de la gare de Lyon et du Grand Palais.
Pour financer sa restauration, que Marie-Lou Izard, Suzon Gauthier et Audrey Cossenard jugent « essentielle pour cultiver la mémoire de son sculpteur », il leur faut lever 5 000 euros avant la fin du mois de mai. Elles sont soutenues dans leur démarche par Marianne Dang, étudiante à l’université de Stanford (Californie), et par la Villa Charpentier, maison-musée du sculpteur, à Chassant (Centre-Val de Loire). Toutes trois spécialisées en art moderne, c’est grâce à leur professeure, Christine Gouzy, qui fait partie du comité scientifique de la fondation, qu’elles ont pu s’engager dans cette aventure. C’est la première fois, nous confient-elles, qu’elles mènent un projet de mécénat, qu’elles jugent très enrichissant.
« Restaurer ce moulage, déclarent-elles, c’est aussi entretenir l’héritage culturel du parc Monceau, jardin à l’anglaise peuplé de statues, originellement pensé comme un musée à ciel ouvert. » Elles espèrent « sensibiliser le grand public et les plus jeunes promeneurs au respect et à la protection des œuvres d’art exposées en plein air. »
Les dons, à verser sur le site Internet de la Sauvegarde de l’art français, sont possibles jusqu’à la fin du mois de mai.