« Les coupes de mes lames et ciseaux sont, immuablement, libératrices », dit Linder. Il y a déjà un demi-siècle que l’artiste liverpuldienne, née en 1954, s’est mise à découper des images ; un demi-siècle que sacre cette première rétrospective londonienne faite d’œuvres puissantes, pionnières et empreintes d’une protestation poétique très punk. En contestant les normes de genre comme les identités sexuelles et la manière dont la société les peint et les commercialise, Linder pousse un cri de liberté. À l’aide d’images issues de magazines, de la pornographie ou de la mode, elle cache les femmes sexualisées derrière des fleurs ou pose d’immenses lèvres rouges sur un visage. Son art surréaliste est irrémédiablement féministe. Il arbore un rictus moqueur, peu à peu contagieux.
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« Linder : Danger Came Smiling », du 11 février au 5 mai 2025, Hayward Gallery, Southbank Centre, Belvedere Rd, Londres SE1 8XX, Royaume-Uni, southbankcentre.co.uk