L'artiste numérique coréenne Ayoung Kim, connue pour son utilisation des techniques cinématographiques et des logiciels de jeux vidéo pour créer de vastes environnements interactifs, a remporté le troisième prix LG Guggenheim. Ce prix annuel, décerné par le musée Solomon R. Guggenheim de New York et la société multinationale d'électronique LG, récompense des artistes qui réalisent un travail important et novateur à l'intersection de l'art et de la technologie. Il s'accompagne d'une bourse de 100 000 dollars et d'un futur programme public au musée.
« Ce que les artistes peuvent faire avec la technologie, c'est explorer les possibilités incertaines qu'elle recèle et la déployer de la manière la plus intuitive possible, a déclaré Ayoung Kim dans un communiqué. Ni techno-déterministe ni techno-pessimiste, j'ai toujours voulu commenter l'impact de la technologie dans notre société en l'utilisant. »

Ayoung Kim, Porosity Valley 2 : Tricksters’ Plot, 2019. © Ayoung Kim. Photo : Swan Park
L’artiste a utilisé la technologie sous à peu près toutes les formes, toujours à la pointe des dernières nouveautés, dans son travail. Sa prochaine exposition personnelle à la Hamburger Bahnhof de Berlin (28 février – 20 juillet 2025), par exemple, intègre l'intelligence artificielle (IA), des jeux, des vidéos et des sculptures qui permettront aux visiteurs d'explorer ses environnements numériques qui se déploient à l'infini. Sa pratique intègre la technologie de capture de mouvement, les logiciels d'animation, la vidéo en direct, la performance, la simulation en direct et bien d'autres choses encore.
Ses royaumes virtuels intègrent des éléments de Webtoons, les bandes dessinées numériques épisodiques popularisées en Corée du Sud, ainsi que la sous-culture queer « GL » (« Girls' Love ») du pays du Matin calme. Son projet Delivery Dancer, par exemple, invite les joueurs à faire naviguer un avatar de livreur dans une réplique numérique apparemment infinie et futuriste de Séoul, tandis qu'une vidéo d'action en direct suit un livreur contemporain sur un itinéraire de livraison de science-fiction, qui s'interrompt parfois pour des intermèdes de danse.

Ayoung Kim, Delivery Dancer’s Arc : Inverse, 2024 (capture). © Ayoung Kim
« L'œuvre révolutionnaire d'Ayoung Kim invite les spectateurs non seulement à s'émerveiller de sa maîtrise technique, mais aussi à s'interroger sur le temps et l'expérience humaine dans une ère numérique qui s'accélère, analyse Naomi Beckwith, directrice adjointe et conservatrice en chef du Guggenheim, dans un communiqué. En révélant la convergence des machines et de l'humanité, son travail visionnaire met en lumière les défis les plus pressants de notre époque. »
Née à Séoul, Ayoung Kim est titulaire d'une licence en beaux-arts (BFA) de l'université Kookmin, d'une licence en photographie (BA) du London College of Communication et d'un master en beaux-arts (MFA) du Chelsea College of Arts de Londres. Son travail est actuellement présenté dans la grande rétrospective sur l'art numérique « Machine Love : Video Game, AI and Contemporary Art » (jusqu'au 8 juin 2025) au Mori Art Museum de Tokyo.

Ayoung Kim, Delivery Dancer’s Arc : 0º Receiver, 2024 (capture). © Ayoung Kim
Outre son exposition à venir à la Hamburger Bahnhof, elle inaugurera des projets plus tard dans l'année au M+ de Hongkong et au Powerhouse Museum de Sydney. Ayoung Kim présentera également une exposition personnelle au MoMA PS1 (6 novembre – 16 mars 2026), la kunsthalle d'art contemporain du Museum of Modern Art dans le Queens, à New York. Elle est représentée par la Gallery Hyundai, l'une des plus importantes galeries coréennes.
Ayoung Kim est la troisième artiste à recevoir le prix LG Guggenheim, qui a été décerné à Stephanie Dinkins – l'artiste américaine connue pour son travail pionnier avec l'IA – lors de son édition inaugurale en 2023, et à la pionnière du Net art née à Taïwan, Shu Lea Cheang, l'année dernière.