Jolie prise pour la galerie Mennour. L’enseigne française vient d’intégrer l’artiste américain Adam Pendleton. La galerie va « s’occuper de lui en Europe, à Paris et sur les foires du monde entier », nous confie Kamel Mennour. Alors qu’aux États-Unis, le jeune quadragénaire (né en 1984) est très bien représenté et identifié, dans les musées et par la Pace Gallery, « un boulevard s’ouvre pour le montrer en Europe, et notamment en France, où il n’a pratiquement jamais été exposé. C’est le profil idéal pour notre galerie », se réjouit Kamel Mennour.
« Figure centrale d’un groupe de peintres transgénérationnel, il réinvente le médium dans ses rapports à la technique et à l’abstraction », précise la galerie, tout en adressant des clins d’œil au graffiti et aux inscriptions, souvent dans une palette de noirs. L’artiste afro-américain a souvent recours dans son travail à la technique de la sérigraphie sur toile, dans le même esprit qu’Andy Warhol. Depuis plus d’une décennie, Adam Pendleton « articule son approche de l’art à travers le Black Dada, une recherche en constante évolution autour de la relation entre "Blackness" et abstraction. Ses peintures, uniques visuellement et rigoureuses conceptuellement, commencent sur papier avec des gouttes, des éclaboussures, des pulvérisations, des formes géométriques, des mots et des phrases, et des fragments d’encre évoquant des lettres brisées. Ces compositions sont photographiées puis superposées à l’aide d’un procédé de sérigraphie, brouillant ainsi délibérément la distinction entre l’acte de peindre, celui de dessiner et la photographie. La confrontation avec n’importe laquelle de ses œuvres, généralement composées de deux couleurs sur fond de gesso noir, fait apparaître l’immédiateté de l’abstraction gestuelle, l’exécution réfléchie de l’art minimal et conceptuel, et l’aspect ludique de la poésie concrète », explique la galerie Mennour. En parallèle à sa production plastique, l’artiste publie des anthologies critiques, réalise des films et organise des expositions et des interventions sculpturales in situ.
Aux États-Unis, « il a une actualité merveilleuse », note Kamel Mennour. En effet, l’artiste sera bientôt à l’affiche du Hirschhorn Museum and Sculpture Garden à Washington, qui lui consacrera une exposition personnelle de longue durée, « Adam Pendleton : Love, Queen », du 4 avril 2025 au 3 janvier 2027. Ses œuvres figurent en outre ou ont été montrées dans de nombreux musées, de Chicago à New York. L’artiste a exposé au Mildred Lane Kemper Art Museum, à St. Louis, Missouri (2023-2024) ; au Whitney Museum of American Art, à New York (2022) ; au Museum of Modern Art, à New York (2021-2022) ; ou encore au Musée des beaux-arts de Montréal, au Canada (2022). En Europe, son travail figure dans les collections de la Tate à Londres et du musée d’Art moderne de Paris. Il a été montré au mumok — Museum Moderner Kunst Stiftung Ludwig Wien, à Vienne, en Autriche (2023-2024). Les prix pour ses œuvres les plus importantes sont déjà élevés : entre 200 000 et 500 000 euros.
La galerie Mennour présentera des œuvres récentes d’Adam Pendleton à Art Basel, à Bâle, en juin 2025 et une exposition personnelle est prévue pour l’automne 2026 à Paris.