Le Festival de l’histoire de l’art invite, pour sa 14e édition, l’Autriche, avec une affiche rendant hommage à Gustav Klimt. Indissociable de la Sécession viennoise, le pays sera abordé sous l’angle du cosmopolitisme, riche d’une histoire connectée avec Prague, Budapest, Berlin, Rome, Paris… Car ce carrefour de la Mitteleuropa, qui fit les grandes heures de l’art et de la littérature, n’appartient pas au Monde d’hier, pour reprendre le titre nostalgique du livre bouleversant de Stefan Zweig ; la capitale autrichienne « a retrouvé son prestige de grande ville cosmopolite européenne, surtout depuis que les barrières à l’Est, érigées par le rideau de fer de l’URSS, ont été levées », expliquent les organisateurs du festival.
Quelque 30 artistes, conservateurs, cinéastes et universitaires d’une importante délégation autrichienne seront accueillis au château de Fontainebleau les 6, 7 et 8 juin dans le cadre de cette édition 2025. Parmi les temps forts attendus : la conférence inaugurale par l’artiste Markus Schinwald ; une conférence performée de l’historien de l’art Thomas Schlesser, directeur de la Fondation Hartung Bergman à Antibes et auteur d’une biographie consacrée à Anna-Eva Bergman, sur la jeunesse autrichienne de cette artiste ; une programmation autour de l’artiste Valie Export et les avant-gardes féministes autrichiennes ; une conversation entre Olivier Gabet, directeur du département des objets d’art du musée du Louvre, et Lilli Hollein, directrice du Musée des arts appliqués de Vienne (MAK) sur la Wiener Werkstätte, association d'artistes et d'artisans créée en 1903 à Vienne, dans le but de produire des objets décoratifs, des bâtiments, du textile, des spectacles ; l’exposition « Grandeur nature II – L’Esprit de la forêt » avec, entre autres, des œuvres d’Elmar Trenkwalder et de Franz West ; ou encore l’entretien de clôture de l’artiste Susanna Fritscher par Éric de Chassey, directeur de l’Institut national d’histoire de l’art.
Le thème de cette édition, « Le vrai, le faux », donnera lieu à de multiples interrogations : « Qu’est-ce qu’une œuvre authentique ? Y a-t-il des faux dans les musées ? Que faire de ces objets pris dans le champ du vrai et du faux ? Les exposer ? Les cacher dans les réserves ? Qui détermine l’authentification d’une œuvre et comment ? Que faire des restaurations des édifices advenues au fil des siècles ? Faut-il montrer les strates historiques d’un édifice ou bien s’en tenir à la dernière version en date ? Ces notions de vrai et de faux sont-elles les mêmes d’une culture à l’autre ? Quelle histoire de l’art raconte-t-on lorsque les données de départ sont fausses ? Comment se construit l’illusion, la tromperie, le canular ? » D’éminents spécialistes reviendront sur ces questions, du décryptage des grandes affaires de faux dont « l’affaire Boronali », qui compte parmi les plus célèbres canulars de l’histoire de l’art (« Faux peintre et vrai âne : l’affaire Boronali », conférence de Maximilien Theinhardt, chargé de recherche au Musée national d’art moderne) au marché de l’art vu par l’expert Éric Turquin.
Avec plus de 250 événements – conférences, débats, présentations d’ouvrages dans le cadre du Salon du livre et de la revue d’art piloté par le Grand Palais RMN, spectacles, concerts, projections de films, visites libres ou guidées et activités familiales, concours d’éloquence « Ma thèse en 180 secondes », etc. – , la programmation de ces trois jours, qui associe les conservateurs et les élèves médiateurs de l’École du Louvre ainsi que les élèves de l’association « Orchestre à l’école » et ceux du Conservatoire national de musique et de danse de Paris s’annonce festive, riche en rencontres et en découvertes.
Le festival se déroule au château et dans la ville de Fontainebleau. L’événement est gratuit, le nombre des places étant limité par la capacité des salles. Tarifs individuels pour les séances de cinéma du festival : 5 € la séance/8 € les deux séances/12 € les quatre séances. Gratuit pour les – 26 ans et pour les intervenants du festival.
La programmation est consultable ici.