Dans La Postérité du soleil (1965, avec René Char), Albert Camus s’émerveille des vents qui plient les cyprès du Vaucluse et tourmentent les âmes. Établie dans ces mêmes paysages, à Avignon, la Collection Lambert emprunte un mot de l’écrivain pour célébrer Éole, maître et régisseur des vents dans la mythologie grecque. Photographies, peintures, sculptures et installations explorent la relation qu’entretiennent ceux qui les habitent avec ces territoires balayés par les vents, lesquels impactent irrémédiablement les êtres, la nature et donc l’art. Un courant d’air passe dans le musée d’art contemporain, qui fait danser le Prototype pour scanner (2006) de Céleste Boursier- Mougenot, joue les chefs d’orchestre dans le court métrage Wind (1986) de Joan Jonas et fait tournoyer les hélices de Flügel Klingen (ailes, lames ; 2017) de Susanna Fritscher. Sous ces soleils qu’il rend ivres, le vent porte les poèmes, les peurs et les rêves jusqu’aux artistes qui leur donnent corps.
« Même les soleils sont ivres », 19 janvier-25 mai 2025, Collection Lambert, 5, rue Violette, 84000 Avignon, collectionlambert.com