C’est un monument de l’histoire de l’art qu’expose le musée Jacquemart-André. Une quarantaine d’œuvres, dont une grande sélection de portraits et des prêts exceptionnels – tel le Viol de Lucrèce (vers 1645-1650, Neues Palais), qui n’avait pas quitté Potsdam depuis le XVIIIe siècle – sont ici réunies pour célébrer la peintre hors pair que fut Artemisia Gentileschi (1593-1653). Il est difficile de ne pas rapprocher l’art de l’Italienne de son destin – sa vie imite le clair-obscur de ses toiles, ses personnages lui ressemblent. Esther, Judith ou Madeleine, les histoires de ces femmes, comme celle de l’artiste, oscillent d’Éros à Thanatos, un duel d’amour et de mort qui occupe son œuvre tout entier, hésitant entre violence et résilience ; un « Miracle dans la peinture », ainsi qu’une gravure de Jérôme David le décrit.
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« Artemisia, héroïne de l’art », du 19 mars au 3 août 2025, musée Jacquemart-André, 158, boulevard Haussmann, 75008 Paris, musee-jacquemart-andre.com