La Sam Gilliam Foundation et la Dia Art Foundation viennent d’annoncer que le prix Sam Gilliam 2025 était attribué à Sheela Gowda, artiste née en Inde en 1957 et basée à Bangalore. « Connue pour sa pratique évocatrice et axée sur le processus, qui mêle peinture, sculpture et installation, Gowda incorpore souvent dans son travail des matériaux quotidiens et organiques – tels que la bouse de vache, les cheveux, l’encens et les tambours de goudron – imprégnés d’une signification culturelle et politique, précise un communiqué justifiant ce choix. Enracinée dans ses observations de la vie urbaine et rurale en Inde du Sud, la pratique de Gowda étudie les questions de travail, de genre et les conditions sociopolitiques qui façonnent la société contemporaine. À travers ses installations poétiques et politiquement chargées, elle transforme d’humbles matériaux en de puissantes réflexions sur la résilience, le rituel et l’interconnexion de l’expérience humaine. »
Le prix Sam Gilliam (Sam Gilliam Award) a été créé en 2023 par la Dia Art Foundation et la Sam Gilliam Foundation en hommage à Sam Gilliam, figure majeure de l’abstraction américaine, disparu le 25 juin 2022, à l’âge de 88 ans. En 2021, la Dia a fait l’acquisition de Double Merge (1968), l’une de ses œuvres monumentales, réalisée sur une toile suspendue, que l’artiste a réinstallée en écho à l’architecture industrielle de la Dia Beacon lors de son exposition en 2019. Annie Gawlak, veuve de Sam Gilliam, est la présidente de la Sam Gilliam Foundation. Chaque année pendant dix ans, le prix récompense un artiste grâce à un don de la succession du peintre, premier Afro-Américain à avoir représenté les États-Unis à la Biennale de Venise en 1972. Le prix est doté de 75 000 dollars. Sheela Gowda, qui succède à Ibrahim Mahama, distingué en 2024, est invitée par la Dia à concevoir cet automne une intervention dans l’un de ses espaces new-yorkais, à Chelsea ou à la Dia Beacon.
« Nous sommes ravis d’annoncer que Sheela Gowda est la deuxième lauréate du prix Sam Gilliam. L’œuvre de Gowda n’a cessé de gagner en complexité et en ampleur, non pas pour le simple plaisir de l’échelle, mais proportionnellement à la puissance et à l’impact de son travail, a déclaré Jessica Morgan, directrice de la Dia, dans un communiqué. S’inscrivant dans la lignée de l’art minimal et postminimal, qui constituent le cœur de la collection permanente de la Dia, Gowda utilise des matériaux proches de son expérience vécue – un contexte culturel et géographique sous-représenté aux États-Unis et dans le propre programme de la Dia. Nous espérons que l’attribution de ce prix favorisera le développement de la pratique de Gowda et augmentera la visibilité internationale de son travail. »
« C’est un grand honneur d’être choisie comme lauréate du prix Sam Gilliam 2025, a affirmé Sheela Gowda à l’annonce du prix. Je m’identifie à la pratique de questionnement et d’expérimentation de Sam Gilliam tout au long de sa vie, et son engagement profond dans la communauté artistique est une source d’inspiration. Je crois qu’en tant qu’artiste, il ne suffit pas de poursuivre sa propre pratique individuelle, mais qu’il est nécessaire et même crucial, à l’heure actuelle, de partager ses expériences et ses idées et de soutenir les questions locales et plus larges qui nous sont communes. »
Sheela Gowda a été choisie parmi une longue liste d’artistes nommés par un groupe de conservateurs et de directeurs de musées internationaux. Le jury du prix Sam Gilliam 2025 était composé de : Jordan Carter, conservateur et codirecteur de la Dia Art Foundation, New York ; Annie Gawlak, présidente de la Sam Gilliam Foundation, Washington ; Courtney J. Martin, directrice exécutive de la Robert Rauschenberg Foundation, New York ; Emiliano Valdés, conservateur et conseiller indépendant, Guatemala City ; et Zoé Whitley, auteure et conservatrice indépendante, Londres.