La galerie Cadet Capela change de nom. « La galerie Cadet Capela poursuit son évolution et devient désormais Brémond Capela », annonce l’enseigne. Julien Cadet, cofondateur de la galerie parisienne d’art contemporain en 2018, avec Mathieu Capela, a décidé de quitter l’aventure. « La galerie évolue, Julien Cadet, qui a moins de temps de s’y impliquer qu’avant, s’en retire », confie Martin Brémond, qui a rejoint en tant qu’associé l’enseigne en 2024 et dont le nom y apparaît désormais en toutes lettres.
Brémond Capela continue sa programmation audacieuse avec la première exposition à Paris consacrée à l’artiste pionnière américaine Betty Tompkins. Cet accrochage, dont l’ouverture est prévue pour le 26 avril 2025, « mettra en lumière le travail de Tompkins, connue pour ses peintures provocantes et engagées, qui remet en question les codes de représentation du corps féminin ». Son travail visionnaire et provocateur devait être montré dans une galerie à Paris en 1973… mais avait été refusé par les douanes ! « L’artiste a été censurée toute sa vie, y compris sur les réseaux sociaux », souligne Martin Brémond. Au-delà de la sexualité, banalisée depuis Internet, l’exposition traitera ainsi largement du thème de la censure, toujours d’actualité.
Cette présentation s’inscrit dans la continuité de la galerie, qui se distingue par son engagement envers des artistes qui abordent des thèmes sociaux et politiques de manière innovante. Elle met en avant aussi la façon de collaborer de l’enseigne française, qui s’est rapprochée de la galerie P.P.O.W à New York pour pouvoir montrer Betty Tompkins à Paris. « Une collaboration dans les deux sens, qui permet aussi de montrer nos artistes là-bas. Notre ligne n’est pas de devenir une annexe de New York mais bien de montrer à Paris des artistes américains peu ou jamais montrés ici, en alternance avec de jeunes artistes implantés à Paris », souligne Martin Brémond. Après un démarrage rapide de la galerie, qui s’est appuyée sur une clientèle largement américaine, le marchand indique que ses acheteurs évoluent. « Aujourd’hui, nos collectionneurs changent, avec davantage d’Européens », conclut-il.