The Art Exchange, une société spécialisée dans la tokenisation de l’art, vient de lancer sa place de marché, où il est possible d’acheter des œuvres d’artistes contemporains créées spécifiquement pour être vendues en tant que NFT. Le projet pilote est une série de neuf peintures numériques réalisées par l’artiste multimédia Anna Tagantseva-Kobzeva, de Saint-Pétersbourg. Elles ont toutes été mises en vente simultanément mardi 15 juin, au prix de 800 euros (968 stablecoins DAI) chacune. Au moment où l’information était rendue publique, quatre œuvres NFT avaient déjà été vendues. La jeune artiste a bénéficié d’une exposition personnelle soutenue par l’Austrian Cultural Forum et a participé à la Biennale internationale de Moscou des jeunes artistes contemporains, à l’exposition « 20:20 Time Has Stood Still » au Musée d’art moderne de Moscou, ainsi qu’au concours Digital Dreams : a Support Program for Russian Artists, organisé par la Cultural Creative Agency (CCA) de l’ambassade du Qatar à Moscou. Anna Tagantseva-Kobzeva a développé son propre langage artistique basé sur les hiéroglyphes, les runes, l’écriture cunéiforme et nabatéenne, mais transforme ces symboles à l’aide de technologies de pointe. Dans ses œuvres, l’occultisme et la science moderne, l’ésotérisme et la philosophie, les éléments archaïques et technologiques se confrontent et sont recyclés de manière créative.
Pendant l’été, il est prévu de diffuser chaque semaine de nouvelles créations d’artistes russes et étrangers sur la plateforme The Art Exchange. Toute œuvre peut être achetée directement en euros avec une carte bancaire, et par le biais de stablecoins DAI en dollars américains. Le processus d’achat est aussi simple que possible. La plateforme est disponible en russe, en anglais et en chinois. Y seront exposés des NFT uniques, permettant à chaque acheteur de trouver une œuvre à son goût.
Selon Anna Leven, responsable du projet The Art Exchange, cette place de marché n’est pas destinée à venir concurrencer de sites tels que Rarible. La principale différence vient du fait que The Art Exchange offre dans les domaines de la production et de la vente de NFT une sélection « curatoriée » rigoureuse. « Il est important pour nous d’accompagner chaque artiste, de lui expliquer le potentiel offert par la technologie et de l’aider à concevoir des concepts qu’il ne pouvait ou ne savait pas réaliser auparavant», souligne Anne Leven.
Ce qui rend la plateforme The Art Exchange exclusive, c’est qu’elle fonctionne désormais avec deux types de jetons artistiques – les jetons uniques (NFT) et les jetons interchangeables. Si la tokenisation avec des jetons interchangeables permet la propriété collective d’une œuvre d’art (attribuer des parts à l’aide de la blockchain et vendre à plusieurs acheteurs), les capacités des jetons non interchangeables (NFT) ne se limitent pas à la vente d’œuvres d’art numériques et numérisées. Les NFT peuvent également être utilisés pour confirmer la provenance, l’authenticité et le caractère unique d’une œuvre d’art numérique.
Le principal objectif des fondateurs de la plateforme The Art Exchange, Inna Bazhenova et Andrey Belyakov, est de populariser l’art numérique auprès du grand public. « Nous avons conçu et mis en œuvre la plateforme The Art Exchange comme un outil qui contribue à la démocratisation du marché de l’art – un point de rencontre entre les grands acteurs et le public. Nous offrons au plus grand nombre la possibilité d’acheter des chefs-d’œuvre de l’art mondial. Et le projet NFT est logiquement lié à notre activité principale. The Art Exchange dispose depuis longtemps d’une base technologique liée aux NFT. Ces outils sont faits pour fonctionner, et nous ne pouvons pas négliger le merveilleux domaine d’expérimentation qu’ils représentent », déclare Inna Bazhenova, éditrice de The Art Newspaper et créatrice de la fondation IN ARTIBUS. Son partenaire dans The Art Exchange, Andrey Belyakov, trader professionnel de produits dérivés, entrepreneur et investisseur dans des entreprises privées, admet que la vente de NFT permet de lancer en douceur le produit principal – la tokenisation de l’art, dont le projet en est au stade de la finalisation des aspects juridiques.
« L’objectif ultime de The Art Exchange est de relier les marchés de l’art classiques, la technologie et les instruments financiers», conclut-il.