Accusé par la mairie de ne pas tourner suffisamment ses actions vers le public parisien au profit de la région, le Frac Île-de-France a failli perdre l'ensemble des subventions allouées par la ville de Paris. S'élevant à 140 000 euros par an depuis 2016, la suppression de ce financement mettait en péril l'existence du Plateau, l'un des deux espaces d'exposition du Fonds régional. Après deux semaines de pourparlers entre la région et la ville, la mairie de Paris est revenue sur sa menace : le 11 décembre dernier, le conseil de la ville a voté l'attribution d'une subvention municipale de 95 000 euros au Frac Île-de-France en 2018. Si ce nouvel amendement budgétaire fait économiser 45 000 euros à la maire de Paris Anne Hidalgo et à son adjoint à la culture Bruno Julliard, il permet malgré tout au Plateau de souffler un peu.
Ce n'est cependant pas la première fois que les subventions municipales destinées au Frac de la région Île-de-France se voient drastiquement réduites : en 2016, déjà, l'établissement avait dû composer avec un budget amputé de 40 000 euros. En deux ans, la ville de Paris a donc baissé de 85 000 euros sa subvention au Frac, lui-même disposant d'un budget total de 1,9 million d'euros par an. Sur ces 1,9 millions, la région Île-de-France en finance 1,5 et l’État supplée le reste. Comment expliquer ces coupes budgétaires ?
Administrativement, le Frac Île-de-France se trouve dans une situation on ne peut plus floue : disposant du statut d'association faisant de lui un organisme privé, il assure toutefois des missions de service public. Cette bizarrerie administrative lui permet à la fois de s'assurer le soutien de la ville de Paris (PS) et de jouir d'un statut régional (LR). Deux entités actuellement opposées politiquement et dont les chamailleries compliquent l'existence de l'établissement, destiné initialement à « faire collection » en achetant des œuvres d'artistes émergents et en diffusant leurs créations au niveau régional.