Deux mois après son élection, en novembre dernier, on peut dire que Georges de Jonckheere, le nouveau président de la Biennale Paris, n’a pas chômé. Le galeriste belge, qui considère que la manifestation « a touché le fond », s’est lancé dans l’aventure après s’être assuré d’avoir les pleins pouvoirs. Il a déjà procédé à une remise à plat complète de la manifestation, changeant notamment tous ses opérateurs – à l’exception de l’agence néerlandaise Stabilo pour la scénographie. Abandonnant toute nostalgie face à un temps révolu, il entend imposer sa vision pour « créer une exposition moderne », selon ses termes, qui soit le reflet du marché actuel. Il souhaite aussi proposer une Biennale sans maquillage, c’est-à-dire sans décor ronflant ou expositions de remplissage, pour se concentrer sur le contenu en attirant des galeries de haut niveau.
Sur les soixante-quinze exposants de l’an dernier, il a l’intention de n’en reconduire qu’une trentaine et d’attirer quarante nouveaux marchands, dont la moitié étrangers. Le plan du salon au Grand Palais, que nous avons pu consulter, comprend quatre-vingt-quatorze stands, dont huit réservés à des joailliers et quatorze à des « nouveaux talents ». Pour mener à bien sa réflexion, Georges de Jonckheere a pris conseil auprès de personnalités extérieures, comme l’architecte Jean-Michel Wilmotte, le fondateur de Mazarine Paul-Emmanuel Reiffers ou le président de la Fondation Cartier pour l’art contemporain Alain-Dominique Perrin. Il s’est aussi entouré d’une équipe plutôt jeune constituée de François Laffanour, Marella Rossi Mosseri, Pierre-Edouard de Souzy et Oscar Graf. Le comité d’honneur de la Biennale sera quant à lui présidé cette année par le courtier en assurance Cyril Karaoglan. Le salon proposera l’ensemble des spécialités, jusqu’à l’art contemporain et le design. Georges de Jonckheere veut aussi inciter des marchands à s’unir pour marier leurs spécialités sur des stands communs. Du 17 au 21 septembre, c’est donc une toute nouvelle Biennale Paris qui se tiendra au Grand Palais. Paris en a bien besoin.