Dimanche prochain se déroulera le premier tour des élections municipales. Comme les autres cités, et peut-être davantage encore du fait de son histoire, la Ville de Paris a un rôle très important à jouer dans le domaine de la politique culturelle. Elle gère en effet 57 bibliothèques de prêt, 15 bibliothèques spécialisées et 17 conservatoires municipaux. Parmi ses 14 musées regroupés au sein de l’établissement public Paris Musées, nombre d’entre eux ont été rénovés récemment – le musée d’art moderne de Paris, le musée de la Libération, le musée Cernuschi – ou sont en cours de rénovation – la Maison de Victor Hugo, le musée Carnavalet ou le Palais Galliera. Il faut y ajouter de nombreuses manifestations comme la Nuit blanche. En 2018, selon l’Institut Montaigne, la ville a consacré à la politique culturelle 184 euros par habitant. C’est moins que Bordeaux (273,90 euros), Lyon (235 euros), Nice (235 euros) ou Lille (234 euros), mais c’est davantage que Strasbourg (164,60 euros), Nantes (154,90 euros), Toulouse (150,90 euros) ou Montpellier (42,50 euros).
Les principaux candidats pour le scrutin de cette semaine sont loin cependant de tous faire de la culture leur priorité. Dans son programme, la maire sortante, Anne Hidalgo (PS), entend créer des « Plateaux artistiques » dans les endroits les plus éloignés de la culture et « un nouveau lieu culturel dans le Nord Est Parisien ». « Nous donnerons une place à toutes les cultures qui composent Paris avec des espaces pour les outre-mer, la culture tzigane, l’immigration et les LGBT + », déclare Anne Hidalgo, qui souhaite aussi proposer une garantie pour les loyers des artistes non-salariés.
Rachida Dati (LR), qui considère que « la Mairie sortante a privilégié une approche institutionnelle et événementielle fondée sur l’entre-soi », entend « renouer avec une approche populaire, en accompagnant et soutenant ceux qui font vivre la culture à Paris au quotidien ». Elle entend également lancer un plan de sauvetage des églises parisiennes.
Agnès Buzyn fait quant à elle le constat que « Paris est une ville des arts, mais [que] les artistes ont de plus en plus de mal à y trouver leur place ». La candidate La République En Marche veut y répondre en créant « une résidence européenne, conçue comme un lieu de rencontre entre les artistes, les chercheurs et les Parisiens, pour faire dialoguer les arts et les sciences ». Dans le domaine du patrimoine, elle souhaite porter à 150 millions d’euros l’investissement dans l’entretien et la rénovation des lieux de culte, passages, fontaines…, mais aussi « créer des événements ou des parcours pour les faire vivre ».
« J’ai souhaité mettre la culture au cœur de mon programme », affirme de son côté Cédric Villani. Et de fait le candidat sans étiquette propose un grand nombre de mesures dans le domaine culturel parmi lesquelles : « préserver le patrimoine parisien et faire connaître l’histoire de Paris », « faciliter l’accès à la culture des plus jeunes en renforçant le lien entre les écoles et les établissements culturels, notamment sur le temps périscolaire », « redevenir une ville hospitalière pour les artistes en leur permettant de se loger, de vivre et de créer à Paris » ou encore « promouvoir l’égalité des chances dans le secteur de la culture ».
Enfin, David Belliard, candidat d’Europe Écologie – Les Verts, souhaite « favoriser l’existence des lieux de culture de proximité, à taille humaine », « proposer aux artistes parisiens des locaux de création à moindres coûts », « multiplier les expositions hors les murs des musées parisiens » et « faire du métro un lieu d’expression artistique et culturelle et remplacer les panneaux publicitaires par des espaces de création ou d’exposition artistiques ».
Quel candidat séduira les électeurs parisiens ? Début de réponse dimanche prochain.